La conclusion de l'accord stratégique énergétique entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), dont les négociations se poursuivent, pourrait intervenir au plus tard en septembre 2011, a annoncé, jeudi à Alger, un haut responsable de la commission européenne. "Nous avons reçu aujourd'hui des informations confortantes de la part de autorités algériennes (...) nous attendons une prise de position de l'Algérie dans les prochaines semaines, nous sommes optimistes qu'on pourrait aboutir à la signature de cet accord en juin ou juillet ou au plus tard en septembre 2011", a déclaré à l'APS, le directeur général adjoint auprès de la commission européenne chargé de l'énergie et du transport, Fabrizio Barbaso. Le responsable européen s'exprimait en marge d'une conférence qu'il a animée à Alger sur "la politique énergétique européenne et la méditerranée". L'Algérie avait conditionné la conclusion de cet accord par notamment la libre circulation des personnes, estimant que l'UE devrait offrir une contrepartie à la conclusion de cet accord. Selon l'Algérie un tel accord l'engagerait à assurer l'approvisionnement et la sécurité énergétique des pays de l'UE, ce qui est en fait un grand avantage pour l'Europe. Interrogé sur l'avis de la CE sur cette condition, M. Barbaso a répondu "qu'il s'agit de deux problèmes complètement différents, qui doivent être traités séparément". "Nous sommes en train d'étudier les deux questions mais nous ne voulons pas établir un lien entre elles", a ajouté M. Barbaso. Questionné par ailleurs sur les restrictions d'accès au marché de distribution européen imposées à Sonatrach, M. Barbaso a répondu que "l'UE est au courant des préoccupations exprimées par Sonatrach et Gazprom". Pour lutter contre les marchés d'énergies "très concentrés" en Europe, la CE avait mis en vigueur une directive qui interdit aux producteurs et aux transporteurs d'énergie de distribuer directement leurs produits sur le marché, et ce à travers l'obligation de scinder les trois activités. Cette mesure, qui a provoqué la désintégration des grands groupes énergétiques en Europe, avait aussi suscité le mécontentement des fournisseurs traditionnels de ce continent tel que l'Algérie et la Russie. Ces derniers estiment être pénalisés car ayant consenti des investissements énormes dans le transport du gaz. Cette mesure va aussi à l'encontre de l'objectif annoncé par l'UE, celui d'assurer un marché énergétique compétitif afin d'offrir aux clients européens des prix d'énergie abordables. M. Barbaso a cependant précisé que "l'application des directives communautaires permet de répondre à une large partie de ces préoccupations. Il y a aussi d'autres solutions calibrées, d'autres formules qu'on pourrait prendre en considération, il n'y a pas que le principe de séparation des patrimoines", a-t-il expliqué. "Ce que j'ai proposé aujourd'hui c'est de tenir des réunions au niveau des experts pour prendre en compte ces préoccupations, et voir si à l'intérieur du texte juridique, il y a une possibilité de répondre à ces préoccupations", a-t-il ajouté. M. Barbaso a assuré par ailleurs avoir rencontré jeudi des responsables des ministères de l'Energie et des mines et des Affaires étrangères. Interrogé enfin sur le projet de gazoduc Galsi, devant relier via la Méditerranée l'Algérie à l'Italie, encore dans ''les cartons'', M. Barbaso a affirmé "qu'il est toujours inscrit comme projet prioritaire" pour la Commission européenne. "J'ai souligné dans mes contacts aujourd'hui avec des responsables algériens l'importance de ce projet. Nous voulons accélérer la mise en place du Galsi que nous considérons stratégique pour l'approvisionnement de l'UE", a-t- il conclu.