Les discussions entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) pour la conclusion d'un mémorandum de coopération énergétique « vont démarrer bientôt ». Selon Laura Baeza, ambassadrice de l'UE en Algérie, les deux parties ont préparé une « feuille de route » qui servira de base à ces négociations. Sans donner de détails sur le contenu de cette dernière, la diplomate européenne affirme qu'il s'agit « d'un planning de questions » à aborder lors des prochaines négociations en vue de résoudre les problèmes posés. Invitée hier au forum du quotidien El Moudjahid, la première responsable de la délégation de la Commission européenne en Algérie révèle « l'existence de négociations préliminaires afin de conclure ledit mémorandum ». L'Algérie et l'UE, a-t-elle dit, ont déjà entamé « un dialogue très profond » sur les questions énergétiques. « La réunion qui aura lieu demain (aujourd'hui, ndlr) du sous-comité de l'énergie du transport et de l'environnement représente une occasion pour trouver des solutions. Je suis certaine qu'à terme, nous allons trouver le moyen de résoudre les problèmes dans la mesure du possible », estime-t-elle. Les deux partenaires, ajoute-t-elle, ont programmé pour l'année en cours une dizaine de réunions de comités et de sous-comités « dans le but de renforcer leur coopération dans les secteurs de l'agriculture, du commerce et de l'énergie ». Revenant sur le processus de négociations pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, Mme Baeza a tenté d'infirmer les déclarations du ministre algérien du Commerce, Hachemi Djaaboub. Des déclarations selon lesquelles l'UE et les USA freinent l'adhésion de l'Algérie à cette organisation. « Faux », selon l'ambassadrice de l'UE : « Nous n'avons pas l'impression de bloquer les négociations sur l'accession de l'Algérie à l'OMC. Au contraire, nous sommes en train de les appuyer. ». Abordant la question de l'Accord d'association Algérie-UE, en application depuis septembre 2006, l'oratrice souligne « que ses fruits ne seront visibles qu'à long terme », c'est-à-dire après le démantèlement tarifaire, en 2016. « C'est à compter de 2016 que les entreprises européennes seront plus animées à venir investir en Algérie, car elles vont pouvoir importer les équipements (européens) et exporter leurs produits sans payer de droits de douane », explique-t-elle. Elle rappelle dans ce sens que depuis l'entrée en vigueur de cet Accord, près de 500 millions d'euros ont été investis en Algérie. « Mais je pense, à titre personnel, qu'on pourrait trouver des moyens d'accélérer la mise en œuvre de l'Accord d'association pour inciter davantage les entreprises européennes à investir en Algérie », soutient-elle. La crise financière qui secoue l'Europe actuellement n'affectera pas, indique-t-elle, les financements consacrés par l'UE aux pays du sud de la Méditerranée. « Les enveloppes budgétaires ont été adoptées depuis 5 ans et elles sont intouchables », assure-t-elle. Précisant que l'Algérie n'a pas besoin d'argent mais d'aide technique, Mme Baeza déclare que l'UE a consacré à l'Algérie une enveloppe de 2,2 milliards d'euros pour la période 2007-2010. Invitée à se prononcer sur les dernières mesures prises par le gouvernement à l'encontre des investisseurs étrangers, l'ambassadrice affirme qu'elle ne connaît pas encore leur contenu. Mais elle rappelle que le protectionnisme ne fera qu'aggraver la crise mondiale actuelle. L'oratrice affiche la disponibilité de l'UE à participer au développement du climat des affaires en Algérie. Evoquant la question de l'Union pour la Méditerranée (UPM), elle explique que cette dernière conserve « les acquis du processus de Barcelone et œuvre à réaliser un certain nombre de projets ». A une question sur la présidentielle en Algérie, Mme Baeza se montre prudente. Selon elle, « l'UE suit avec beaucoup d'intérêt ce scrutin, mais ne prend pas position ».