Amnesty International (AI) a demandé mardi l'ouverture immédiate "d'enquêtes indépendantes sur les violences perpétrées par les forces de sécurité tunisiennes" lors des manifestations de décembre et janvier en Tunisie. Dans un rapport, cité par l'agence de presse tunisienne TAP, Amnesty international souligne que ces enquêtes "doivent déboucher sur la vérité pour tous les Tunisiens et sur la justice et des réparations pour les victimes". Les conclusions et recommandations du rapport d'Amnesty international, intitulé "La Tunisie en Révolte, les violences de l'Etat pendant les manifestations antigouvernementales", appellent à mettre en place un "mécanisme de contrôle pour éviter que les représentants de l'Etat et autres personnes soupçonnées de graves atteintes aux droits humains ne soient maintenus ou nommés à un poste où ils pourraient commettre à nouveau ce type de violations". Le document recommande également une "refonte complète de tous les organes responsables de la sécurité et de l'application des lois, et une publication d'un organigramme clair des différents corps des forces de l'ordre". Il appelle aussi à la nécessité de faire savoir clairement à tous les agents de l'Etat, chargés des procédures d'arrestation, de détention et d'enquête, "que la torture et les mauvais traitements ne seront en aucun cas tolérés". Il s'agit aussi de mettre un terme à l'impunité, d'accorder une priorité à la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels, et de lutter contre la discrimination, selon AI.