Rapport n L'Organisation a dressé un bilan annuel accablant sur la question des droits de l'homme dans le territoire occupé du Sahara occidental. Amnesty International a exprimé jeudi, dans son rapport annuel, «sa profonde inquiétude», face à la dégradation de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Cette ONG a précisé que ces violations visaient à entraver l'action des défenseurs sahraouis des droits de l'homme et à les priver de leur liberté d'expression et de réunion pour soutenir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a indiqué l'Agence de presse sahraouie (SPS). «La liberté d'expression, d'association et de réunion, restait soumise à des restrictions. Les personnes qui formulaient des critiques au sujet de la monarchie ou des opinions contraires à la position officielle sur d'autres sujets considérés comme politiquement sensibles, faisaient l'objet de poursuites pénales», peut-on lire dans le rapport publié également dans le site de l'organisation. Amnesty International a souligné, dans son rapport, intitulé «Promesses non tenues», que les autorités marocaines avaient adopté une approche restrictive «injustifiée» à l'encontre des Sahraouis, en matière de liberté d'expression, d'associations et de réunion. «Les autorités ont fait usage d'une force excessive pour disperser des manifestations antigouvernementales. Des partisans de l'autodétermination pour le Sahara occidental ont été harcelés et inculpés», souligne le rapport. Lequel rapport relève également «une intensification des pratiques de répression», dans les territoires occupés, notamment à l'issue de la visite effectuée, en septembre 2009, par sept militants sahraouis des droits de l'homme dans les camps des réfugiés sahraouis. Des militants qualifiés par Amnesty International de «prisonniers de conscience». Le rapport a critiqué également l'expulsion, le 14 novembre dernier, de la militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haidar, de la ville occupée d'Al-Ayoun. Celle-ci a pu, le 17 décembre dernier, retourner chez elle, suite aux pressions internationales. L'Organisation a exprimé ses craintes quant au recours à la torture, pour arracher des aveux et à l'inexistence d'enquêtes indépendantes sur la pratique de la torture à l'encontre de Sahraouis. «Certaines allégations de torture n'ont fait l'objet d'aucune enquête et les victimes d'atteintes aux droits humains commises dans le passé n'avaient pas véritablement accès à la justice. Cette année encore, des milliers d'étrangers ont été arrêtés, détenus et expulsés collectivement. Au moins quatre prisonniers ont été condamnés à mort», souligne encore le rapport.