Le gouvernement a exprimé sa volonté de prendre en charge les préoccupations socioprofessionnelles des gardes communaux, à travers l'installation d'un groupe de travail chargé d'étudier leurs revendications. Le 2 mars, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a reçu les représentants des gardes communaux de l'ensemble des wilayas qui ont exposé les doléances et préoccupations de ce corps. Le ministre a exprimé, à cette occasion, la "reconnaissance" de l'Etat, en rendant un "vibrant hommage" au travail accompli, à l'engagement et aux sacrifices consentis par les éléments de la Garde communale lors des périodes "les plus difficiles" en matière de lutte antiterroriste. Il a évoqué le redéploiement des gardes communaux, un redéploiement devenu "nécessaire", a-t-il fait remarquer, du fait de l'amélioration de la situation sécuritaire à travers le pays. Cependant, des centaines de gardes communaux venus des différentes wilayas du pays, inquiets pour leur avenir, se sont rassemblés, le 7 mars devant le siège de l'Assemblée populaire nationale. Les protestataires ont adressé une lettre au président de la République dans laquelle ils demandent notamment une augmentation de salaires avec effet rétroactif à partir de 2008, à l'instar des autres corps de sécurité. Ils ont également exprimé leur refus de la décision du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales relative à leur redéploiement, appelant à l'officialisation de ce corps et à la promulgation de son statut. Les gardes communaux revendiquent, en outre, une retraite anticipée avec des indemnités (matérielles et morales), en cas de dissolution de leur corps. Ils réclament, d'autre part, des primes de rendement et de risque avec effet rétroactif à partir de 2008 et une réassurance 24h/24h, à partir de la date de leur installation. L'octroi d'avantages aux gardes communaux en matière de logement, de soins, à l'instar des autres corps de sécurité, figure parmi les revendications présentées. Suite à ce mouvement de protestation, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé que les revendications "rationnelles" formulées par les gardes communaux seront prises en charge. "Il y a dans les revendications des gardes communaux des choses qui sont admissibles et nous essayerons de leur donner le maximum de ce qui est rationnel et logique", a dit M. Ould Kablia. C'est ainsi qu'il a précisé que son département ministériel prendra en charge 8 des 14 points de la plate-forme de revendications des gardes communaux. Il s'agit, entre autres, de l'augmentation des salaires et des primes, le paiement des congés qui n'ont pas été pris ainsi que les heures supplémentaires. "Il y a des points qui sont insensés, à l'exemple des 540 millions de centimes par personne, sans parler de l'augmentation de la retraite", a-t-il toutefois noté. A cet effet, M. Ould Kablia a procédé jeudi à l'installation officielle du groupe de travail chargé de l'étude des préoccupations socioprofessionnelles présentées par le personnel de la Garde communale. Ce groupe de travail est composé des représentants du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, du ministère de la Défense nationale, de la Direction générale de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie nationale, de la Direction générale de la Fonction publique, de la Direction générale de la Garde communale et de trois représentants choisis par les éléments de la Garde communale. Les membres du groupe de travail ont été chargés d'étudier l'ensemble des doléances et préoccupations exprimées par ce corps et de présenter dans "les meilleurs délais" ses conclusions et recommandations.