La récupération de l'Histoire nationale, particulièrement celle de la guerre de libération, constitue pour les générations montantes "une voie de salut qui équivaut à un véritable visa pour l'avenir", a souligné, mardi à Batna, le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Chérif Abbas. S'exprimant à l'ouverture d'une conférence, organisée à l'occasion de la célébration du 55e anniversaire de la mort du Chahid Mostefa Benboulaid, le ministre a appelé la jeunesse à "puiser dans l'histoire pour poursuivre dans la voie du progrès, de l'émancipation et de la construction d'une société moderne, telle que rêvée par nos valeureux martyrs". Saluant en Benboulaid "l'un des artisans du recouvrement de la souveraineté nationale", M. Abbas a estimé que l'Algérie "poursuit inlassablement des réformes répondant aux aspirations profondes des algériens, grâce aux perspectives ouvertes par la politique patiemment mise en œuvre par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a lancé d'ambitieux programmes de développement sur le socle solide de la concorde nationale, de la paix et de la réconciliation". Le ministre, les autorités locales, des Moudjahidine, des citoyens et des étudiants ont ensuite suivi dans la même salle qui peut accueillir près d'un millier de personnes, une conférence consacrée au "rôle éminent de Benboulaid lors de la Révolution". Dans une intervention intitulée "Rôle du Chahid Mostefa Benboulaid dans la mise en place des bases de la Révolution", le Dr. Youcef Menasra, professeur d'histoire à l'université de Batna et secrétaire général de l'Union nationale des historiens algériens, a rendu compte d'un bilan de sondages effectués dans les institutions archivistiques algériennes et françaises, sur les fonds relatifs à la wilaya I Aurès-Nememcha, au début de la lutte armée. Le Dr. Menasra a fait état de dossiers "pertinents" dont l'étude est susceptible de permettre de "comprendre la complexité de l'évolution historique". Les dossiers réunis par l'historien concernent notamment les réseaux d'armement avant et après le 1er novembre 1954, les rapports entre la zone 1 et la résistance tunisienne, l'arrestation et le procès de Mostefa Benboulaid, les correspondances entre Zighoud Youcef et Chihani Bachir, l'évasion de Benboulaid, le 11 novembre 1955 et sa mort survenue le 22 mars 1956. Le Dr. Menasria a annoncé, au terme de sa conférence, l'organisation prochaine par l'université de Batna d'un colloque international sur le Chahid Mostefa Benboulaid, destiné à dresser un "bilan exhaustif des travaux scientifiques consacrés à son rôle dans le déclenchement de la lutte de libération nationale". Une cérémonie de recueillement et des manifestations commémoratives seront organisées mercredi dans la petite localité de Nara (commune de Menaa) où repose le Chahid Benboulaid.