Le peuple algérien a commémoré, hier, la Journée nationale du chahid, marquée cette année par l'annonce de l'entrée en vigueur prochaine des textes d'application de la loi du moudjahid et du chahid. À la veille de cet anniversaire, le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), M. Saïd Abadou, qui a annoncé la mise en œuvre de ces textes, a estimé qu'ils avaient accusé “un certain retard” dans la parution. La nouvelle a été également confirmée par le ministre des Moudjahidine, M. Mohamed-Chérif Abbas. Le ministre, qui s'exprimait en janvier dernier, a assuré que son département “a entamé l'application de toutes les dispositions de la loi relative aux moudjahidine et aux chouhada”, précisant que “toutes les contraintes qui retardaient la mise en application de certaines dispositions de cette loi ont été levées”. L'autre fait marquant, pour cette année, est la tenue à Tlemcen d'un colloque sur “l'unité nationale entre passé et présent”, organisé dans le cadre des festivités de la journée. Ce colloque ouvert dimanche a été une opportunité pour les acteurs de la Révolution d'évoquer la restitution récente par la France d'une partie des archives de la guerre de Libération nationale. À cette occasion, le ministre des Moudjahidine, pour qui les documents récupérés “glorifient le colonialisme”, a demandé que soient remises à l'Algérie “les archives des représailles, des assassinats et d'incendies de bibliothèques, notamment”, affirmant que “les vérités de cette guerre doivent être portées à la connaissance de tout le monde”. C'est dans cette lignée que s'inscrit, par ailleurs, la semaine anticoloniale lancée samedi dernier à Paris par de nombreuses associations et ONG françaises, et où sont programmées des activités visant à “approfondir le débat dans un cadre serein sur la colonisation”, selon ses organisateurs. L'organisation de cette manifestation intervient dans une conjoncture particulière marquée par une “relecture partisane et amnésique du passé” et par “le retour en force d'une thématique faisant l'éloge des apports positifs de la colonisation”. En Algérie, l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) a rendu publique une déclaration à la veille de la commémoration de cette journée, dans laquelle elle a appelé à la prise en charge de la jeunesse pour la “préserver des déviations”. L'Onec a insisté sur la nécessité d'inculquer aux jeunes Algériens la notion de “patriotisme à même de leur permettre de défendre la patrie contre les idées destructrices et les pratiques négatives que les ennemis du pays et des chouhada propagent à travers l'idéologie néocolonialiste française”. Par ailleurs, la commémoration de cette journée a donné lieu, comme à l'accoutumée, outre les cérémonies de recueillement, à une série d'activités culturelles, artistiques, sportives. Pour cette année, l'initiative prise à Alger de lancer un programme baptisé “Un arbre pour chaque chahid”, qui consiste en la plantation d'un million et demi d'arbres, a retenu l'attention. Synthèse R. N./APS