ALGER- L'Instance de consultations sur les réformes politiques a arrêté la liste des partis politiques agréés, des personnalités nationales et des acteurs de la société civile qui vont être consultés à partir de samedi jusqu'à la fin juin prochain, a-t-on annoncé de source officielle. Ces représentants de la classe politique et de la société civile seront contactés officiellement suivant un calendrier qui sera arrêté toutes les semaines, précise un communiqué de presse de l'instance dirigée par le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah. Se conformant aux instructions du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, l'instance s'attellera "scrupuleusement" à cerner "tous les aspects" susceptibles d'enrichir les consultations et de leur "conférer une dimension nationale" de sorte que les réformes qui seront proposées "reflètent les avis et propositions émanant de la majorité de manière démocratique". Le président Bouteflika, rappelle l'instance, a recommandé, au cours du Conseil des ministres du 2 mai, la nécessité d'engager de larges consultations pour apporter des réformes politiques "profondes", pour peu qu'elles respectent les invariants de la Constitution, que sont l'islam, l'arabité et l'amazighité. L'article 178 de la Constitution dispose que nulle révision constitutionnelle ne saurait porter sur le caractère républicain de l'Etat, l'ordre démocratique basé sur le multipartisme, l'islam religion de l'Etat, l'arabe langue nationale et officielle, les libertés fondamentales et les droits de l'homme et du citoyen, l'intégrité et l'unité du territoire national, ainsi que l'emblème national et l'hymne national en tant que symboles de la Révolution et de la République. Concrètement, ces réformes toucheront aussi bien la Constitution que les lois sur le régime électoral, les partis politiques et le mouvement associatif, celle relative à la représentation des femmes aux assemblées élues, la loi sur l'incompatibilité avec le mandat parlementaire et le code de la wilaya. La loi sur l'information est également inscrite dans ce débat sur les réformes. Dans ce contexte, le chef de l'Etat a chargé le gouvernement d'accélérer le chantier des ajustements législatifs et réglementaires, principalement la révision de la loi organique portant Code de l'information et d'initier les lois ordinaires pour un cadrage juridique. "Le cadre de la concertation avec la profession et avec la société doit être le plus large possible pour aboutir à un consensus préalable autour des questions dominantes, y compris la mise en place des autorités de régulation du secteur de la communication", avait-il expliqué dans son message à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse. "J'appelle l'ensemble des journalistes, des éditeurs et des défenseurs des principes de liberté d'expression à favoriser, au sein même de la profession, la réactivation du Conseil de l'éthique et de la déontologie", avait-il dit. Il en est de même pour le code de wilaya, prévu dans l'agenda de M. Bensalah et ses seconds, M. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi. Le communiqué de l'Instance de consultations précise que le processus, les moyens de réalisation et les résultats escomptés de ces réformes ont été définis par le communiqué du Conseil des ministres du 2 mais dernier.