ALGER- Gouvernement, patronat et centrale syndicale se sont prononcés samedi pour l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et du climat des affaires afin de relancer l'investissement et la production nationales. Le gouvernement va proposer, en effet, l'ouverture d'un chantier commun relatif à l'amélioration du climat des affaires, sur la base de critères identifiés par la Banque mondiale", a avancé dans ce sens le premier ministre M. Ahmed Ouyahia, à l'ouverture de la tripartite économique, la première du genre depuis 2009. Citant un rapport de la banque mondiale qui classe l'Algérie à la 136é position sur 183 pays en matière du climat des affaires, le chef de l'exécutif a affirmé que cette situation "exige une amélioration sérieuse que nous souhaitons réaliser ensemble". Si le premier ministre a reconnu que les mesures de la LFC 2009 sur l'investissement son "contraignantes", c'est que cette législation "veut donner une chance aux opérateurs algériens dans leurs pays'', selon lui. Même la règle des ''51/49%'', souvent décriée par les investisseurs étrangers, a été en fait " admise par nos partenaires", a noté à ce propos M. Ouyahia, comme en témoignent selon lui "les importants projets conclus ou en cours avec de grandes entreprises occidentales". Plus encore, le gouvernement est prêt, s'agissant des entreprises algériennes, à revoir les mesures de cette loi, qui "ne sont pas des clauses sacrées ni des barrières infranchissables", a promis M. Ouyahia à ses partenaires économiques. "Il ne s'agit pas de reculer, mais d'évaluer correctement les choses pour voir s'il y a un besoin d'aménager ou de corriger", a précisé le ministre des Finances, M. Karim Djoudi sur ce point dans des déclarations à la presse. De son côté, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) met sur la table des discussions quatorze propositions qu'elle considère comme actions prioritaires pour mettre fin à "la position d'attente" des opérateurs publics et privés, une situation qui porte, selon elle, "préjudice à l'économie nationale". Les propositions de l'UGTA, détaillées par son secrétaire général M.Abdelmadjid Sidi Said, se focalisent sur les moyens susceptibles de favoriser un environnement favorable à l'entreprise nationale pour évoluer et se développer. Promotion de la production nationale, relance du crédit à la consommation, création de grandes surfaces de distribution des produits locaux, sont entre autres les suggestions de la centrale syndicale pour relancer la production nationale, et partant les entreprises algériennes. De son côté, le patronat algérien, par la voix de la plus influente organisation, le FCE, a recommandé de recréer les conditions de la confiance des producteurs et investisseurs nationaux. Pour ce faire, l'Etat doit impérativement libérer les initiatives des entrepreneurs nationaux, stabiliser le cadre législatif et réglementaire régissant l'économie nationale, mettre fin à la discrimination entre les entreprises publiques et privées, et enfin créer un mécanisme de dialogue pérenne entre les administrations économiques et les entreprises, recommande, M. Reda Haminai, président du Forum des chefs d'entreprises. Les autres organisations patronales privées ont également insisté sur l'amélioration du climat des affaires, alors que pour l'union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), le développement de l'entreprise requiert "la définition d'une stratégie globale de développement sur la base d'une étude prospective".