PARIS- Une situation chaotique continuait à prévaloir vendredi à l'aéroport parisien d'Orly-Sud malgré la reprise régulière des vols d'Air Algérie après l'arrêt de la grève déclenchée lundi sans préavis par le personnel navigant commercial de la compagnie aérienne nationale. Le retard accumulé dans la programmation des vols suite à ce débrayage peut prendre quelque quarante-huit heures pour se résorber, ont indiqué à l'APS des autorités aéroportuaires parisiennes qui ont réuni un important dispositif de sécurité pour parer à tout débordement. Des milliers de passagers ont encore passé la nuit de jeudi à vendredi à l'aérogare où des lits de camps leur ont été fournis et des sandwichs distribués. La mine déconfite, ils attendent d'embarquer. Ils continuaient dans la journée d'affluer en grand nombre à l'aérogare, lourdement chargés, ou poussant des chariots encombrés de valises. Mais beaucoup doivent patienter car les priorités chronologiques doivent être respectées et les premiers inscrits en liste d'attente suite au décalage des vols, seront retenus à bord des avions prévus au fur et à mesure de leur l'arrivée à l'aérogare. "Je suis venu hier, mais on vient de me dire que les prioritaires sont ceux qui ont réservé pour les journées du mardi et du mercredi, je dois donc passer une autre nuit à l'aéroport", se résigne un homme d'un certain âge. Une dame encombrée de bagages, voulant à tout prix arriver au comptoir d'enregistrement, est vite rattrapée par un vigile qui lui demande son billet. Elle ne peut pas embarquer aujourd'hui et doit attendre que ceux qui l'ont précédé dans la réservation partent. Des vigiles, donnent, à la criée, aux passagers agglutinés en masse près des comptoirs d'embarquement de la compagnie, entourés de cordons de sécurité, les dates chronologiques des vols, les autorisant à se rapprocher pour enregistrer leurs bagages. Absorber le maximum de passagers "La reprise des programmes de vols s'est faite depuis la matinée et les avions arrivent conformément à leur programme de base, suite à l'arrêt de la grève, toutes destinations confondues, parallèlement aux vols affrétés auprès des compagnies françaises et turques", a précisé le chef d'escale Mourad Mekroud. M. Mekroud a souligné que "la direction d'Air Algérie fait tout ce qui est en son pouvoir pour mobiliser les capacités nécessaires pour absorber le maximum de passagers et embarquer le plus grand nombre" d'entre eux. "La priorité est claire, et nous l'avons exprimée depuis le début. Elle est accordée, en termes de temps, à ceux qui ont des réservations antérieures à la journée du vendredi 15", a-t-il ajouté. "Les huit vols programmés en temps normal ont repris leur navette sur Orly Sud et arrivent au fur et à mesure de leur destination. Nous avons 1000 sièges à disposition pour cette journée et les avions partiront pleins car la demande est assez forte", a-t-il assuré, relevant que les avions affrétés par Air Algérie auprès de compagnies étrangères ont des capacités différentes mais permettent d'absorber le grand nombre de passagers en liste d'attente. Dans d'autres aéroports de France Dans d'autres aéroports de France, à l'instar de celui de Marseille, la situation est moins tendue, suite à la reprise des vols de la compagnie et quelque 250 passagers vont embarquer à bord des deux vols réguliers d'Air Algérie et de compagnies françaises et turques sollicitées, même si des retards sont signalés, ont précisé de leur côté des sources aéroportuaires. La compagnie aérienne nationale a en outre maintenu son offre de transport par mer. La même décantation est signalée à l'aéroport de Montpellier qui, même en temps normal, ne dessert pas beaucoup de voyageurs. A l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle (Paris), quelque 450 passagers étaient bloqués depuis lundi et trois vols étaient prévus vendredi, deux pour Alger et un pour Oran. A Lyon, cinq départs et autant d'arrivées étaient prévus, deux avions ayant déjà décollé dans la matinée, dont l'un en direction de Béjaïa, précisent les mêmes sources.