BOUMERDES - Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz a appelé mardi à Boumerdes les Nations Unies à assumer leur entière responsabilité dans la question sahraouie et la décolonisation de ce territoire. Dans une allocution prononcée à la clôture des travaux de la 2ème Université d'été des cadres du Front Polisario et de la RASD, M. Abdelaziz a appelé à des sanctions contre le gouvernement marocain qui fait fi de la légalité internationale, à la libération des détenus politiques et à faire la lumière sur le sort de plus de 651 disparus sahraouis. La défense des Droits de l'Homme est un devoir et un droit de tout un chacun et n'accepte, a-t-il dit "aucune exception tel que nous le constatons aujourd'hui dans les pratiques de certaines puissances qui négligent le droit à l'autodétermination". Saluant les élus français qui ont assisté et sont intervenus durant l'université d'été, il a souligné que la position de la France face à la question sahraouie "est en soi une violation des Droits de l'Homme" et "une démarche claire visant à brouiller les cartes et consacrer la colonisation" affirmant que "ceci ne fera qu'exacerber les souffrances, les tensions et l'instabilité" dans la région. A la veille d'un nouveau round de négociation entre les parties en conflit (Front Polisario et le royaume marocain) à Manahasset près de New York, "le gouvernement marocain, a précisé le président sahraoui, refuse d'appliquer la charte et les résolutions des Nations Unies et demeure attaché à des thèses qui sont loin de l'option démocratique et transparente" en dépit de l'entière disposition exprimée par la partie sahraouie en faveur d'une coopération constructive en vue de créer un climat sain qui permettrait de trouver une solution durable basée sur le respect du résultat d'un référendum libre et juste pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Il s'est dit convaincu que "le peuple marocain ne saurait partager les idées expansionnistes et destructives adoptées par le gouvernement marocain durant les dernières décennies" avant de présenter ses remerciements au peuple et Etat algérien pour leur position constante et de principe depuis le début du conflit au Sahara Occidental. Cette situation "illégale et immorale", a-t-il ajouté ne peut durer éternellement affirmant que les peuples sahraoui et marocain partagent les mêmes objectifs de liberté, de démocratie, de dignité, de paix et de stabilité dans tous les pays de la région et de par le monde. Ils aspirent également à l'édification d'une union maghrébine sur des bases claires qui respectent la volonté des peuples et les exigences de la légalité internationale. Le peuple sahraoui n'a aucune intention de nuire aux intérêts du peuple marocain, bien au contraire il est animé, a-t-il dit, d'une volonté sincère pour comprendre ses préoccupations dans tous les domaines, a-t-il insisté. L'instauration de la République sahraouie indépendante qui répond à un choix démocratique et souverain du peuple sahraoui ne fera que renforcer et consacrer le choix de cohabitation dans le cadre de la fraternité, l'amitié, la coopération et le bon voisinage. Par ailleurs, le président sahraoui a salué les efforts de l'Etat algérien vis-à-vis du peuple sahraoui depuis le début du conflit. "Nous devons à l'Algérie cette position historique et courageuse prise depuis la colonisation du territoire par l'Espagne passant par l'accord de Madrid", a-t-il dit. La position de l'Algérie vis-à-vis de la question sahraouie à l'époque "aurait pu être interprétée comme une véritable aventure car le peuple sahraoui était peu nombreux et pas connu", a poursuivi M. Abdelaziz. Baptisée du nom du chahid Saïd Sid Ahmed Mohamed Abdelouahab, la cérémonie de clôture de l'université d'été s'est déroulée en présence de représentants du corps diplomatique, d'organisations et de partis politiques algériens.