ALGER- La concertation visant la définition des objectifs d'un meilleur développement local et leur adaptation aux attentes de la population, en application des orientations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, débutera le 5 septembre, a annoncé samedi à Alger, le président du conseil économique et social (CNES), M. Mohamed Esseghir Babès. "La concertation que le CNES va lancer sera un espace de communication et d'écoute et elle se fera de la base au sommet, selon l'approche voulue expressément par le président de la République", a affirmé M. Babès lors d'une conférence de presse. Selon M. Babès, cette concertation, qui sera entamée à partir des communes, consistera en une "auscultation" de la réalité socio-économique des régions visitées. La concertation en question aboutira, a ajouté le président du CNES, à des assises régionales (au nombre de 6) puis nationales. Celles-ci, dont la tenue aura lieu avant la fin de l'année en cours, déboucheront sur des recommandations et des propositions susceptibles d'améliorer la gouvernance des collectivités locales. M. Babès a insisté sur l'importance des recommandations des futures assises nationales sur la gouvernance du développement local, faisant remarquer que le dernier conseil des ministres a indiqué qu'elles (les recommandations) seront intégrées dans le programme national des réformes et que le gouvernement sera comptable de leur mise en oeuvre. Le président du CNES a assuré que la concertation en question sera un " exercice ouvert et transparent" rappelant que le président de la République avait invité le gouvernement et les administrations locales à ne "ménager aucun concours au CNES pour l'aider à s'acquitter de sa mission. Cette concertation se déroulera autour de trois étapes, locale (débats), régionales (assises régionales) et nationale (assises nationales). S'agissant des concertations qui seront menées au niveau local, le président du CNES a assuré que la société civile ainsi que les élus locaux y prendront part. Une importance particulière sera accordée à la jeunesse à la faveur de cette concertation en vue de l'"engager" et la "responsabiliser" davantage dans la gestion des affaires locales et dans celles de la nation. M. Babès a souligné que l'association des jeunes à cette concertation permettra de "tirer profit de leur visons et de leur propositions novatrices". Il a rappelé dans ce contexte les orientations du président de la République qui a insisté sur caractère de la concertation en question qui doit s' "écarter des rencontres alibis, de la routine, de la vision bureaucratique, ainsi que de toute hégémonie des vues des pouvoirs publics" Selon M. Babès, les difficultés de cette mission résident dans la capacité d'écoute de la partie chargée de bien la mener. "Nous estimons que la mission qui nous est dévolue ne consistera pas, uniquement, à l'enregistrement des doléances des populations mais à tenter de lever leurs réticences à s'exprimer", a souligné M. Babès. Pour le responsable du CNES, lui et ses collaborateurs s'emploieront même pour arriver à impliquer ces franges de la société "qui peuvent faire des propositions concrètes", estimant qu'elles n'ont pas, jusqu'à présent, été "suffisamment" écoutées. M. Babès a fait savoir qu'au regard de sa "complexité ", cette mission exige un "outillage" et des "méthodologies" appropriés à même de lui permettre d'arriver aux objectifs assignés. Le président du CNES a indiqué que pour éviter les "myopies", c'est à dire tout ce qui ne peut être décelé sur le terrain à la faveur des concertations et des observations, une enquête "anonyme" sera mise en place par des "éclaireurs" travaillant au profit du CNES. Cette enquête, a expliqué le conférencier, sera en mesure d'apporter des informations que les sorties sur terrain n'auront pas réussi à apporter, n'écartant pas même l'hypothèse que certains des résultats de cette dernière viendront en contradiction avec ceux obtenus lors des sorties sur terrain. Pour M.Babès, la mission qui débutera lundi sera menée avec "la foi, la conviction et la passion voulues", ajoutant qu'une pareille mission est "stimulante à plus d'un titre" Il a assuré que lui et son staff ont passé les 3 derniers mois à mettre en place les approches et les stratégies les plus à même de leur permettre de réussir en prévision de l'entame de cette importante mission que leur a confiée le président de la République et qui vise le développement local et son amélioration. Dans ce cadre, il a affirmé qu'une réunion s'est tenue au siège du CNES, regroupant, outre les membres de ce conseil, les SG des ministères. M. Babès a, par ailleurs, informé de la tenue d'une "opération test" durant les dernières semaines et qui a touché les wilaya de Tipaza, Tizi-Ouzou et Blida. Cette "opération test" visait, selon lui, de se mettre dans les conditions qui prévaudront lors de l'opération de concertation proprement dite. Au sujet du programme de la future concertation, M. Babès a fait savoir que Tindouf sera la première wilaya visitée et qu'elle sera suivie du reste des autres wilaya du sud du pays , en l'occurrence Tamanrasset, Illizi, Adrar, Béchar et El-Oued. Par la suite, viendra le tour des wilayas du nord puis des hauts plateaux. S'agissant de la capitale, le président du CNES a fait savoir qu'au regard de ses "spécificités" et des problèmes auxquels elle est confrontée, 3 jours lui seront consacrés.