Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Le président du Conseil national économique et social (CNES), M Mohamed Esseghir Babès, a annoncé hier le début des concertations locales demain lundi au sud du pays. Babès, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse animée conjointement avec plusieurs membres du conseil à Djenane El Mithak, a détaillé cette action décidée en application des recommandations du président de la République. Il s'agit, selon les explications du conférencier, d'une action qui se déroule autour de trois compartiments dont «les recommandations seront incorporées dans le programme national des réformes». Le premier compartiment concerne l'ouverture d'un large débat avec les représentants directs des citoyens. La deuxième étape verra la tenue de six assises régionales qui toucheront l'ensemble du territoire pour aboutir enfin à des assises nationales vers la fin de l'année. Concrètement, Babès a indiqué que le CNES va entamer ces concertations à Tindouf, demain lundi et elles toucheront, pour ce qui concerne les wilaya du Sud, Tamanrasset, Illizi, Bechar, Adrar et El Oued. Par la suite, le CNES rencontrera les représentants du peuple dans les Hauts plateaux et le Nord du pays. Cette première étape, considérée comme «un espace d'écoute et de communication», sera clôturée à Alger. M Babès qui a plaidé, au cours de la rencontre, pour «une nouvelle dynamique de communication», a défendu la démarche en affirmant que pas moins de trois mois ont été consacrés à la préparation de ces concertations. Un comité composé d'une soixantaine d'experts a contribué aussi à la mise au point du programme de ces rencontres. Les ministères et les walis ont été déjà contactés, à cet effet, selon le CNES. Babès a affirmé, par ailleurs, que cet espace associera toutes les parties. Les notables et les citoyens capables d'apporter une contribution aux travaux, l'ensemble des élus (parlementaires, de wilayas et locaux), les agents de l'Etat, les représentants des associations et les opérateurs économiques, notamment privés, seront associés, de même que les centres universitaires spécialisés ainsi que les experts pertinents. Il est question aussi d'associer massivement la jeunesse, une tranche vitale de la société, à cette concertation pour «l'engager et la responsabiliser davantage dans la gestion des affaires locales mais également dans celles de la nation», souligne le CNES. Interrogé sur l'efficacité de ces concertations au moment où l'on parle d'une crise de confiance entre les gouvernants et les gouvernés, il a estimé qu'il s'agit d'une démarche qui consiste à prendre en charge les doléances des citoyens mais aussi d'éviter «le tsunami» en opérant «une révolution à l'intérieur du système». Car, juge M Babès, les recommandations qui seront transmises au président de la République ne resteront pas lettre morte. Babès fait allusion notamment aux codes communal et de wilaya qui seront soumis prochainement au débat à l'APN, avant même le début de ce débat. «S'il faut modifier ou changer un règlement il faut le faire», a-t-il tranché, expliquant que le pays vit actuellement une période de transition. Il y lieu de rappeler que le président de la République «a invité le Gouvernement et le administrations locales à ne manéger aucun concours au CNES, qui a été mandaté pour animer un large débat avec les représentants de la population et les élus locaux, de sorte à aboutir, avant la fin de cette année, à des assises nationales sur la gouvernance et le développement local». Le CNES avait déjà organisé des assises nationales de la société civile dont certaines recommandations ont mis l'accent sur ce débat qui devrait être mené de la base au sommet.