ALGER - La réunion régionale africaine préparatoire à la 10ème Conférence des Parties (Cop10) à la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification s'ouvrira officiellement demain jeudi à Alger avec la participation de représentants de plus de 40 pays africains. Placé sous le thème de "la solidarité et de la volonté de protéger l'environnement dans les zones les plus fragiles de la planète", cette réunion permettra aux pays africains d'établir les grandes lignes d'une position et de stratégies communes en vue de la Cop10 prévue en octobre prochain en Corée du Sud. Cette rencontre est aussi une opportunité pour le continent afin d'unifier sa position en prévision de la 66e Session de l'Assemblée générale de l'ONU sur la désertification, qui se tiendra la fin du mois en cours sur le thème de la recherche de solutions aux problèmes de la désertification, de la dégradation des sols et de la sécheresse dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté. Les travaux de la réunion, qui ont commencé lundi au niveau des experts, se poursuivront jusqu'au 11 septembre. Outre les représentants des points focaux et ceux des cinq sous-régions chargés de la lutte contre la désertification dans les pays africains, la réunion regroupera également des institutions internationales et régionales des Nations unies et celles de l'Union africaine ainsi que des représentants de la société civile africaine. En Afrique, les sécheresses prolongées, les inondations de plus en plus violentes, l'instabilité des droits fonciers, la baisse croissante des rendements agricoles et du prix des denrées alimentaires sont autant de facteurs qui accentuent le phénomène de la désertification. Le phénomène de la désertification touche tout le continent africain même les pays de l'Afrique centrale, réputée être une zone forestière. Cette région est concernée beaucoup plus par la dégradation des terres que par la désertification, qui elle concerne plus les zones arides. Au moins 43% des terres productives en Afrique sont affectées par la désertification, soit 70% de l'activité économique du continent qui est menacée. Le phénomène touche également 40% de la population africaine, soit environ 400 millions de personnes touchées ou exposées à la famine, à l'insécurité alimentaire et aux migrations, selon les experts. Pour donner plus d'efficacité aux actions de lutte contre la désertification menées depuis l'indépendance du pays, l'Algérie a procédé en 2008 à la consolidation de sa politique de lutte contre ce phénomène, à travers l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie à long terme. A moyen terme, cette stratégie vise à rétablir les équilibres écologiques nécessaires à un développement durable et harmonieux des territoires touchés par la désertification. Cette stratégie portant sur l'exécution du programme de Renouveau rural repose sur la mise en œuvre d'actions ciblées des projets de proximité de développement rural intégrés (PPDRI) ou des projets de proximité de lutte contre la désertification (PPLCD) par l'utilisation des techniques modernes. L'Algérie préside le groupe Afrique durant deux ans, jusqu'à la fin 2011, au sein de l'UNCCD. Dans la foulée du Sommet de la Terre à Rio, l'UNCCD a permis d'attirer l'attention sur la dégradation des sols là où se rencontrent les plus fragiles des écosystèmes et des groupes humains de la planète. Lors de la 8e conférence des Parties, qui s'est tenue à Madrid en septembre 2007, les 193 pays adhérents ont adopté un plan cadre stratégique décennal visant à renforcer la mise en œuvre de la convention sur la période 2008-2018. La stratégie décennale comprend des objectifs stratégiques et des objectifs opérationnels à accomplir durant les 10 prochaines années. Pour les objectifs stratégiques, il s'agit de l'amélioration des conditions de vie des populations et celles des écosystèmes affectés par la désertification, la génération des bénéfices à travers la mise en œuvre de cette convention et la mise en place d'un partenariat global devant soutenir les efforts des pays dans la mise en œuvre de la convention. Quant aux objectifs opérationnels, ils concernent l'éducation, la sensibilisation et l'information des acteurs, la revue des politiques publiques pour les adapter aux besoins de cette convention, la gestion de la connaissance et du rôle de la science et de la technologie en vue de mobiliser les chercheurs à accompagner le processus ainsi que le renforcement des capacités et la mobilisation des ressources financières et technologiques.