ALGER - Le climat des affaires en Algérie a connu une évolution "acceptable" ces six derniers mois, mais beaucoup de progrès restent encore à accomplir sur le chemin de l'amélioration de l'environnement économique des entreprises, a affirmé mercredi à Alger le Forum des chefs d'entreprises (FCE). "Si le 1er rapport d'évaluation semestrielle de l'indice du FCE pour la performance de l'entreprise algérienne +IFPE40+ laisse entrevoir une évolution acceptable, le chemin restant à parcourir est encore long et beaucoup de progrès restent à accomplir sur le chemin de l'amélioration du climat des affaires dans notre pays", a indiqué Mouloud Hedir, un des experts ayant participé à l'élaboration de l'indice, lors de la présentation du rapport. A ce titre le rapport d'évaluation de l'indice mis au point par le FCE et lancé au début de l'année 2011 relève certains progrès dans l'environnement des affaires, notamment la levée entière de la contrainte liée au contrôle technique obligatoire sur les marchandises à l'importation. "Une bonne nouvelle pour les producteurs, dans la mesure où elle supprime une contrainte bureaucratique incompréhensible, paralysante et coûteuse pour les entreprises", a fait remarquer M. Hedir. Le rapport souligne également que deux autres obstacles ont été "partiellement" levés. Il s'agit de l'obligation du Credoc et l'interdiction d'exportation de produits céréaliers, qualifiant cette avancée d'"assouplissement indéniable" bénéficiant aux producteurs. Trois autres changements "positifs" sont annoncés depuis la mise au point de l'IFPE40, affirme cet expert. Ces changements ont trait à l'installation du conseil national de la concurrence, du couloir vert en douane et de la dépénalisation de l'acte de gestion dans les entreprises publiques. Toutefois, M. Hedir indique que l'installation effective de ce conseil n'a toujours pas eu lieu et le texte d'application du système de dédouanement accéléré des marchandises pour les producteurs n'a toujours pas vu le jour. D'autres changements liés à des questions "complexes et lourdes", telles que le régime du foncier industriel et le dialogue économique sont intervenus ces six derniers mois, a-t-il encore ajouté. Selon cet expert, ces questions ne peuvent pas être traitées à travers de simples mesures légales ou réglementaires, mais sont à prendre en compte comme une façon d'ouvrir un débat qui demande des délais de maturation plus longs. Les progrès ainsi constatés ont conduit à enregistrer une amélioration de 28 points à retrancher d'un total de 400 points négatifs pris comme référence au moment du lancement de l'indice du FCE, a-t-il expliqué. L'IFPE40 est construit sur la base des contraintes administratives ou réglementaires, ainsi que d'obstacles techniques précis entravant la gestion des entreprises au quotidien, soulevés de manière récurrente par les entreprises algériennes. Ainsi, 40 obstacles en matière d'environnement économique de l'entreprise algérienne ont été recensés et sont à la base de la construction de cet indice. Chacun des obstacles recensés est affecté d'un coefficient de 10 points et à chaque fois qu'une amélioration est observée pour un obstacle donné, un nombre de points correspondant à l'importance du progrès constaté est défalqué du total des 400 points négatifs affectés initialement. Cependant, si des changements positifs sont constatées, des faiblesses également persistent dans l'environnement économique national, affirme M. Hedir. Ces faiblesses portent essentiellement, a-t-il poursuivi, sur un déficit d'opérationnalité des politiques publiques, l'insensibilité aux surcoûts liés aux déficiences de politiques publiques, le faible intérêt accordé au respect des lois algériennes en vigueur et la prééminence des débats idéologiques sur les réalités concrètes vécues par les producteurs nationaux. A ce titre, le président du FCE, Réda Hamiani, a estimé que les réformes d'ordre structurel ou d'organisation sont "beaucoup plus porteuses que toutes les formes de dépenses qui sont engagées aujourd'hui par les pouvoirs publics". Pour lui, la modernisation et la mise en cohérence de l'environnement économique de l'entreprise est une nécessité "absolue" pour un meilleur climat des affaires et arriver à un croissance forte et durable.