ALGER- Les députés à l'Assemblée populaire nationale (APN), qui ont pris la parole mercredi dans l'hémicycle, ont plaidé pour l'adoption d'une loi électorale garantissant plus de transparence dans les opérations de vote, en tant qu'"élément fondamental d'une pratique démocratique saine". Au deuxième jour du débat sur le projet de loi relative au régime électoral, qui s'inscrit dans le cadre des réformes politiques en cours, le député Ibrahim Messai du Front national algérien (FNA) a suggéré que ce texte renferme des dispositions permettant de garantir la transparence des opérations de vote ainsi que le respect de la loi. Le député Mohamed Benkhaldi, de la même formation politique, a estimé quant à lui que le projet de loi était "décevant" étant, selon lui, une simple "copie conforme" de l'ancien texte et donne de larges prérogatives à l'administration pendant la tenue des scrutins. Les deux députés du FNA ont plaidé par ailleurs pour le maintien tel quel de l'article 93 du projet de loi qui stipule qu'un ministre désireux de se porter candidat à des élections, doit démissionner trois mois avant la date du scrutin. Pour eux, c'est la meilleure façon de s'assurer d'un "traitement équitable entre tous les candidats". Le député M'hamed Hedibi du mouvement Ennahda a estimé, pour sa part, que ce nouveau texte offrait de trop larges prérogatives à l'administration, notamment les walis, et venait consacrer ainsi un "décalage" entre les orientations pertinentes du président de la République et le contenu des projets des loi concrétisant les réformes politiques annoncées. Selon lui, les prochaines élections "ne feront qu'élargir le fossé déjà existant entre le citoyen et les institutions de l'Etat et verront la propagation du phénomène de la corruption". Les députés du Parti des Travailleurs (PT) se sont, de leur côté, réjouis des dispositions contenues dans le projet de loi, du moins celles interdisant, selon eux, le "nomadisme politique", un phénomène qui "porte préjudice au caractère intangible du mandat parlementaire". Ils ont, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité de mettre le mandat législatif à l'abri de toutes les influences, notamment celle de l'argent. Pour leur part, les députés du partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) ont tous souligné l'importance de ce projet de loi dans le renforcement du processus démocratique et le pluralisme politique en Algérie dans le cadre du processus de réformes ainsi engagé. Ils ont salué, en particulier, le projet de mise en place d'une commission de supervision des élections, composée de magistrats, comme mesure supplémentaire de transparence des élections, relevant que le "défi majeur" était d'assurer un bon taux de participation aux prochaines échéances électorales.