ALGER - Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont salué, mardi à Alger, les dispositions socio-économiques contenues dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2012, appelant à l'édification d'une économie hors hydrocarbures dans un contexte de crise économique mondiale. Lors de la première journée du débat du projet de loi, les députés ont souligné la nécessité "d'adopter une vision économique futuriste" pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures, appelant à renforcer la sécurité alimentaire du pays, notamment face à la crise économique actuelle qui pourrait réduire, selon eux, les cours du pétrole et augmenter les produits alimentaires de base à l'instar des céréales. Dans ce cadre, Ramdhan Taazibt, député du Parti des travailleurs (PT) a indiqué que la crise économique mondiale "contraint les autorités publiques à prendre des mesures préventives pour éviter à l'économie nationale de subir ses effets", saluant "les programmes d'envergure réalisés par l'Etat en matière de travaux publics, d'hydraulique, de logement et d'éducation". Pour sa part, Abdelouahab Abdelhalim du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a appelé au renforcement de la compétitivité et de la productivité de l'entreprise algérienne dans le cadre de l'exploitation "des richesses alternatives" et à l'appui de l'industrie agro-alimentaire, soulignant que l'Etat doit "contrôler les marchés de gros et améliorer leur encadrement". De son coté, Sakina Messaadi du Front de libération nationale (FLN) a appelé à l'élaboration d'une stratégie à même de renforcer le tissu des petites et moyennes entreprises (PME) en vue de mettre un terme à l'économie parallèle, insistant sur la nécessité d'encourager les investissements étrangers et communs susceptibles "de résorber le chômage". Elle a, d'autre part, insisté sur l'importance de créer une Agence nationale du médicament en vue de "mettre un terme au phénomène de trafic de médicaments" et d'adopter "une politique nationale du médicament", soulignant que "20.000 cancéreux ne bénéficient pas de la radiothérapie". Dans le domaine des finances et d'encouragement des investissements, un appel a été lancé pour permettre aux banques d'octroyer des crédits à la consommation au profit des citoyens pour l'acquisition de produits locaux de manière à encourager la production nationale. La faiblesse du cadre juridique régissant l'investissement n'encourage pas la réalisation de projets d'investissement étrangers en Algérie, a relevé un député. Dans leurs interventions qui ont porté sur des préoccupations à caractère local, les députés ont plaidé pour l'amélioration des services d'électrification rurale dans les wilayas des Hauts plateaux et du Grand sud et la concrétisation de programmes supplémentaires de logements, en tenant compte des spécificités de chaque région. Le député Mohamed Salhi du Rassemblement national démocratique (RND) a plaidé pour une meilleure prise en charge des régions du sud en ce qui concerne le raccordement au réseau de distribution de l'électricité, le désenclavement et la réalisation de nouvelles infrastructures judiciaires soulignant la nécessité d'encourager les investissements à travers l'octroi de crédits sans intérêts. De son coté, le député Mustapha Benatallah du parti du Front de libération nationale (FLN) a mis l'accent sur la nécessité de doter le secteur de la santé dans les wilayas de l'intérieur du pays en ressources humaines précisant que "les structures sanitaires dans les régions du sud sont disponibles mais l'encadrement fait défaut". Le député Mahmoud Mahmoudi du Mouvement de la société pour la paix (MSP) estime, pour sa part, que "les augmentations des salaires décidées par les autorités n'ont pas suffisamment augmenté le pouvoir d'achat". Il a appelé, dans ce sens, à "revoir le code du travail en vigueur à même d'augmenter sensiblement le Salaire national minimum garanti (SNMG)". Selon le programme tracé par l'APN, l'examen du projet de loi de finances 2012 se poursuivra durant les trois prochains jours, la séance du soir de jeudi étant consacrée à l'intervention des présidents des groupes parlementaires. Le ministre des finances, Karim Djoudi devra répondre dimanche aux interrogations des députés.