ALGER - Vingt-trois ans après la proclamation de leur Etat le 15 novembre 1988 à Alger, les Palestiniens restent toujours confrontés aux obstacles israélo-américains empêchant de faire aboutir leurs droits légitimes, dont l'adhésion de leur Etat aux Nations Unies. Malgré l'admission historique de leur Etat le 31 octobre à l'Unesco, les dirigeants palestiniens sont appelés à mener encore de véritables actions pour appuyer leur demande légitime à l'ONU, et mettre fin aux activités de colonisation israéliennes, à l'origine du blocage du processus de paix depuis fin octobre dernier. Alors qu'ils célèbrent mardi le 23 anniversaire de la proclamation de leur Etat, les Palestiniens ont de nouveau demandé à la communauté internationale d'intervenir pour mettre un terme aux incessantes violations israéliennes dans les territoires occupés, appelant d'autre part à accélérer la réconciliation nationale, qui peinte toujours à se concrétiser malgré l'accord signé au Caire. "La direction palestinienne fait face à des défis majeurs ce qui inclut la prise de grandes décisions qui vont changer la face de la région", avait souligné récemment Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président Mahmoud Abbas. A la veille de ce 23e anniversaire, l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a réitéré "la détermination du peuple et de la direction palestinienne à poursuivre leur combat jusqu'au recouvrement de tous leurs droits légitimes, dont l'adhésion de leur Etat indépendant aux Nations unies", une requête à laquelle les Etats-Unis et leur allié israélien sont opposés. D'autres pays notamment européens, dont la Grande Bretagne, n'ont pas apporté leur soutien à cette requête légitime malgré sa validation le 23 septembre dernier par le comité des adhésions du Conseil de sécurité de l'ONU. Déposée en septembre, la candidature palestinienne en tant qu'Etat membre à part entière à l'ONU n'a jusqu'à présent obtenu les 9 voix nécessaires pour sa validation finale. L'OLP considère que la proclamation de l'Etat de Palestine le 15 novembre 1988 à Alger par le défunt Yasser Arafat "constitue un grand tournant et un passage crucial dans l'histoire de la cause légitime palestinienne". Dans un message adressé à cette occasion au président Mahmoud Abbas, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a réaffirmé "le soutien indéfectible de l'Algérie au peuple palestinien et à sa cause juste ainsi qu'à vos efforts louables pour la mobilisation du soutien international en faveur de l'adhésion de la Palestine à l'ONU en tant que membre à part entière dans la perspective de l'instauration de l'Etat palestinien avec Al-Qods pour capitale". Plus d'une centaine de pays ont reconnu la proclamation de l'Etat palestinien, représenté par 70 ambassadeurs à travers le monde, mais l'établissement de la Palestine aux frontières de 1967 avec El-Qods capitale reste le rêve de toute la nation arabo-palestinienne. La célébration de ce 23e anniversaire intervient par ailleurs au moment où la communauté internationale et le Quartette (Etats-Unis, Union européenne "UE", ONU, Russie) tentent de réactiver un processus de paix enfoncé dans une impasse depuis plus d'un an. Les efforts internationaux en vue d'un retour des Israéliens et Palestiniens à la table de négociations sont restés vains jusqu'à présent du fait de l'intransigeance d'Israël de poursuivre les constructions de colonies juives sur des terres palestiniennes. A l'issue de nouvelles réunions du Quartette lundi à El-Qods occupée, les Palestiniens ont réaffirmé leurs conditions pour toute reprise de négociations de paix avec Israël : le gel total de la colonisation et la reconnaissance de l'Etat de Palestine. La reprise des négociations "n'aurait pas de sens tant qu'Israël poursuit sa colonisation", a réitéré lundi le négociateur palestinien Saëb Arekat. "Tant qu'Israël continuera à violer les accords antérieurs, y compris ses obligations de geler la colonisation et de cesser les attaques contre notre peuple, reprendre les négociations n'aurait pas de sens", a-t-il insisté. Lors d'une rencontre à Ramallah avec l'émissaire américain pour le Proche-Orient David Hill, le président Abbas appelé les Etats-Unis à "revoir leur proposition appelant à la relance des discussions, ainsi que leur décision d'opposer leur veto contre la demande d'adhésion de l'Etat de Palestine.