ALGER- Les résultats du premier tour des premières élections législatives après l'ère Moubarak doivent être annoncés ce jeudi, après deux jours de scrutin historique dont le déroulement sans heurts et l'affluence sans précédent ont été salués par les observateurs. Les résultats de la première phase de ces élections organisées lundi et mardi dans un tiers des gouvernorats d'Egypte seront rendus publics jeudi soir et non mercredi comme initialement prévu. Cité par la télévision, le président de la Haute commission électorale (HCE), Abdel Moez Ibrahim, a indiqué que "les résultats du premier tour des élections législatives seront annoncés jeudi soir". Ce scrutin concerne les tiers des gouvernorats du pays de 80 millions d'habitants, où quelque 17,5 millions d'électeurs sur 40 millions sont appelés à participer à cette première phase pour élire 168 des 498 députés. Ces législatives seront suivies en mars par l'élection de la chambre haute du Parlement, elle-même divisée en deux phases. Les premières estimations rapportée par les médias égyptiens plaçaient déjà en tête les Frères musulmans, qui présentent pour la première fois un parti aux élections. La presse de mercredi titrait déjà sur une victoire des Frères musulmans qui seraient en avance dans les neuf gouvernorats du pays. Leur formation politique, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), affirme arriver en tête dans les urnes avec plus de 40% des voix, selon les résultats préliminaires. Selon le quotidien Al Ahram, le mouvement politique des Frères musulmans, "le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) et le parti salafiste Al Nour viennent en tête dans six gouvernorats" des neuf concernés dans le premier tour devançant le Bloc égyptien. Selon le quotidien indépendant Al Chourouq, "les premiers signes montrent que le PLJ est crédité de 47% des voix tandis que le Bloc Egyptien remporterait 22%". Le PLJ est également en tête, selon Al Masri al Yom (indépendant), qui en se basant sur les premières estimations, indique que le parti Al Nour et les libéraux se disputeraient la deuxième place. Ces élections représentent la première grande étape de la transition démocratique depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février dernier. Néanmoins, la campagne électorale avait été émaillée de violences qui ont éclaté ces derniers jours lors des rassemblements sur la place al-Tahrir, haut lieu de la révolution dans le centre du Caire, faisant 42 morts. Sous la pression de la rue, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis le renversement de Moubarak, a accepté d'accélérer le transfert du pouvoir aux civils en annonçant une élection présidentielle avant la fin juin et un possible référendum sur le transfert du pouvoir.