DOHA - Les investissements dans le secteur des hydrocarbures (pétrole et gaz) vont poursuivre leur progression en 2011, en franchisant un nouveau record à 550 milliards de dollars, selon les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais à long terme, le monde aura besoin d'augmenter substantiellement ces investissements pour faire face à la demande croissante en gaz et en pétrole, a indiqué l'économiste en chef de l'AIE, Fatih Birol. Selon les prévisions de l'AIE, la demande pétrolière va passer de 87 millions barils par jour actuellement à 99 millions de barils/jour en 2035. L'essentiel de cette demande va provenir du secteur des transports dans les pays émergents. Le nombre de voiture va doubler d'ici à cette date, pour atteindre 1,7 milliard de véhicules en 2035, selon les chiffres fournis par M. Birol et cités par le numéro spécial de World Petroleum, édité à l'occasion du 20e Conseil mondial de l'énergie qui se tient à Doha. Le plus grand défi auquel sera confronté l'ensemble des pays c'est le déclin des gisements actuels qu'il faut compenser quelque 47 millions de barils/jour à l'horizon 2035, soit le double de la production actuelle de l'Opep, a-t-il indiqué dans l'entretien accordé à World Pétroleum. M. Birol a estimé que les prix du pétrole vont grimper à des niveaux "très appréciables et profitables aux pays producteurs pour financer ces investissements". La croissance de la production pour les deux prochaines décennies doit provenir du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Ces deux régions ont besoin d'investir ensemble 100 milliards de dollars pour les dix prochaines années pour augmenter leur offre de 6 millions barils par jour en 2020. "Ces investissements doivent être mobilisés à temps, ça relève de la responsabilité des pays producteurs mais aussi de celle des pays consommateurs", qui doivent aider à dissiper les incertitudes qui pèsent actuellement sur les marchés pétroliers, recommande le haut responsable de l'AIE.