Les cours à terme du pétrole brut américain (WTI) ont dépassé la barre des 90 dollars le baril hier en raison du recul du dollar et de la hausse de la demande de fioul domestique liée au froid en Europe et aux Etats-Unis. Peu après 10h00, le brut US pour livraison janvier gagnait 0,9% à 90,18 dollars le baril, un nouveau plus haut de 26 mois. Le Brent de même échéance se traitait à 92,23 dollars le baril, en hausse de 0,8%. Aussi, négociants et investisseurs tablent sur une poursuite de la montée du pétrole en 2011, liée à la reprise économique mondiale, à la baisse du dollar et au fossé entre offre et demande. L'époque du pétrole bon marché est "derrière nous", commente Fatih Birol, économiste en chef de l'Agence internationale de l' énergie (AIE). Le cours du pétrole brut a connu ces derniers temps une envolée attribuée à un regain d'optimisme sur la situation de l'économie mondiale. Dans ce contexte, une hausse du pétrole est inévitable, et les faibles cours du pétrole sont derrière nous, a déclaré à Xinhua M. Birol. "Les économies des Etats-Unis et de la Chine, les deux plus gros demandeurs de pétrole, affichent davantage de signes positifs ", a déclaré Shanquan Li, gestionnaire de portefeuille du Oppenheimer Gold and Special Minerals Fund représentant un actif total de 4,4 milliards de dollars. Selon le rapport mensuel de l'AIE publié le 12 novembre, la consommation quotidienne moyenne de pétrole en 2010 devrait augmenter de 2,34 millions de barils en 2010, et de 1,19 millions de barils en 2011. Du côté de l'offre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui contrôle plus de 35 pourcent de la production mondiale, a décidé lors de sa réunion d'octobre de maintenir son objectif de production pour l'année 2010. L'Administration américaine de l'information sur l'énergie a indiqué dans ses "Prévisions énergétiques à court terme" publiées le 9 novembre que l'essentiel des 1 million de barils par jour de croissance pétrolière projetée en 2010 pour les pays non-membres de l'OPEP, viennent des Etats-Unis, du Brésil et de l'ancienne Union soviétique, mais que cette croissance des livraisons mondiales n'est pas durable dans les prévisions de 2011. L'ensemble des approvisionnements des pays non-membres de l'OPEP regresse de 250.000 barils par jour en 2011, essentiellement à cause du recul de la production totale d'Amérique du Nord et de la mer du Nord ainsi que la diminution des livraisons venant de la Russie. L'IEA a prévu une croissance continue de la demande pétrolière, atteignant environ 99 millions de barils par jour (mbpj) d'ici 2035, 15mbpj de plus qu'en 2009.