TIFARITI (Territoires sahraouis occupés) - Des militants des droits de l'homme des territoires sahraouis occupés ont appelé, dimanche à Tifariti, à l'intensification de la résistance sahraouie pacifique, fustigeant l'attitude "passive" de la MINURSO face aux violations des droits humanitaires par le Maroc dans les villes occupées. C'est dans ce sens que le militant Beiba Mohamed Lamine qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, animée en marge des travaux de la 4ème journée du 13ème congrès du Polisario, a souligné que "l'intifadha des Sahraouis dans les territoires occupés était la première étincelle des révoltes enregistrées par la suite dans des pays arabes", estimant que "la phase actuelle exige une intensification de la résistance pacifique dans les villes sahraouies occupées". Beiba Mohamed a toutefois plaidé pour "un débat entre les Sahraouis" pour, a-t-il dit, identifier les faiblesses et insuffisances constatées dans les méthodes prônées jusqu'ici dans l'intifadha des Sahraouis des territoires occupés. De son coté, Hassen Abba, également militant des droits de l'homme des territoires occupés, a mis l'accent sur ce qu'il a qualifié de "passivité" de la Mission onusienne de supervision du référendum d'autodétermination au Sahara Occidental (MINURSO), face "aux atteintes quotidiennes des droits de l'homme dans les villes occupées". "Cette mission (MINURSO) est faite pour surveiller le Polisario, du fait qu'elle remplit sa mission de surveillance dans les territoires libérés et elle est, constamment, absente quand les militaires marocains investissent les villes occupées et portent atteinte à l'intégrité physique des Sahraouis", a-t-il noté. Il a également souligné, dans le même cadre, que l'occupant marocain "a érigé des casernes militaires à l'intérieur même des villes occupées, sans que ce fait n'apparaisse dans les rapports du MINURSO". Pour Asfari Sid Ahmed, la résistance populaire pacifique dans les territoires occupés" est un choix entériné par le 12ème Congrès du Polisario qui a réalisé "des acquis pour le peuple sahraoui", pour preuve, a-t-il dit, c'est grâce à cette résistance que la délégation des territoires sahraouis participe ouvertement au 13ème Congrès du Polisario à Tifariti. Il a toutefois reconnu qu'il existe des "insuffisances" dans la démarche empruntée dans l'intifadha des Sahraouis des territoires occupés, estimant que "ces faiblesses seront dépassées grâce au soutien des combattants sahraouis et des militants du Polisario des camps des réfugiés". Sid Ahmed Asfari a reconnu, cependant, que le choix de la résistance pacifique "bute encore devant l'attitude complaisante de quelques puissances", à leur tête la France qui refuse, a-t-il expliqué, l'élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'homme. Pour Ali Salem Mohamed Boubreit, membre de la coordination de Gdeim Izik et président du comité contre l'exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies, la résistance continue dans les territoires sahraouis occupés, citant, à ce sujet, les rassemblements organisés quatre fois par semaine dans la ville d'El Ayoun, au niveau de la rue de Smara rebaptisée par les Sahraouis " la Rue de Gdeim Izik". Selon le militant sahraoui des droits de l'homme, Ahmed Hamad, 83 détenus politiques sahraouis croupissent encore dans les geôles marocaines parmi eux 15 détenus arrêtés depuis le début de l'intifadha, en 2005, alors que 528 Sahraouis sont toujours portés disparus. Une commission dédiée à l'intifadha et à la résistance sahraouie pacifique dans les territoires occupés a été constituée lors du 13ème congrès du Polisario. Les travaux du 13ème congrès du Polisario ayant débuté, le jeudi 15 décembre à Tifariti, devront se prolonger jusqu'au lundi 20 du mois courant, avec la participation de 2100 congressistes, dont 54 venus des territoires occupés. Le Front Polisario tient pour la troisième fois de son histoire son congrès dans la localité de Tifariti, située dans les territoires sahraouis libérés, à 370 km à l'est d'El-Ayoun, capitale occupée du Sahara occidental.