Le 13ème congrès du Front Polisario se tient dans une conjoncture marquée par l'accélération du rythme des changements sur le plan international, a indiqué jeudi à Tifariti son secrétaire général, M. Mohamed Abdelaziz. "Les conditions dans lesquelles se tient ce congrès sont le résultat d'une transformation constante qui ne s'est pas arrêtée au cours des quatre années écoulées. Cependant, l'intensité de ces changements a augmenté de façon visible durant les deux dernières années", a souligné M. Abdelaziz, également président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), lors de la présentation de son rapport moral aux congressistes. Il a précisé que sur le plan international, "les crises politiques, sociales et économiques se sont exacerbées et les foyers de tension apparaissent continuellement dans les différents continents du monde". Le secrétaire général du Front Polisario a ajouté que ces crises génèrent guerres et destructions, au même moment où l'on constate, a-t-il dit, une propagation du crime organisé et une augmentation de la pauvreté, du chômage et de l'émigration clandestine. Il a mis en exergue le fait que l'approfondissement de la crise économique "menace" les économies des grands pays. Pour lui, "cette crise est appelée à s'exacerber, avec des répercussions certaines sur le financement du développement, en général, et des aides humanitaires, en particulier". Au Maroc, a relevé M. Abdelaziz, il y a eu l'apparition du mouvement du 20 février, pas seulement, a-t-il estimé, du fait des révoltes enregistrées dans la région, mais comme "résultat naturel de siècles de despotisme et de corruption, dont le peuple marocain a souffert". Relevant que le peuple marocain refuse les solutions de "replâtrage" proposées par les autorités marocaines pour remédier à la crise qui secoue la monarchie, "en dépit de l'aide et le soutien manifeste qu'elles reçoivent de certains pays connus", il a considéré que "rien n'a changé au Maroc et qu'aucun changement n'a été engagé". Pour preuve, a-t-il encore observé, le mouvement populaire se poursuit au Maroc et "les autorités marocaines continuent de recourir à l'exploitation du conflit au Sahara occidental, qu'elles occupent militairement, pour en faire la source de tous leurs malheurs devant le peuple marocain". Par ailleurs, sur le plan national, a indiqué le président Abdelaziz, "le peuple sahraoui a prouvé son attachement à son unité et à ses choix nationaux, ainsi que ses capacités illimitées de résistance, de lutte face à la machine d'occupation, d'expansion marocaine qui bénéficie de la protection de puissances injustes, à leur tête la France", a-t-il déploré. Dans ce contexte, il a souligné que l'Intifadha pacifique des Sahraouis des villes occupées du Sahara occidental a marqué la période séparant le 12ème congrès du Front Polisario, tenu en 2007, et le 13ème congrès. Il a évoqué, à ce sujet, la résistance "héroïque" des Sahraouis à Gdeim Izik, près de la ville d'El Ayoun (capitale occupée du Sahara occidental), de même que les manifestations répétées dans la ville de Dakhla et le combat de la militante des droits de l'homme Aminatou Haidar. M. Abdelaziz a abordé aussi les réalisations des citoyens sahraouis qui vivent dans les camps de réfugiés, notamment en matière d'éducation, de santé et d'édification des institutions de la RASD, ainsi que les efforts consentis pour l'urbanisation des localités situées dans les territoires libérés, à l'image de Tifariti. l a particulièrement mis l'accent sur les efforts déployés pour le renforcement de l'Armée de libération populaire sahraouie, affirmant qu'il s'agit d'un "choix stratégique irréversible".