ALGER - Des walis ont plaidé jeudi à Alger pour la décentralisation de la gestion des collectivités locales, soulignant, à cet égard, l'importance de la contribution de la société civile aux programmes de développement local. Interrogés par l'APS en marge des travaux des Assises nationales sur le développement local, des walis ont été unanimes à revendiquer plus de "marge de manœuvre" dans la gestion locale, à travers le renforcement des prérogatives du wali en matière du développement ainsi que la réorganisation des structures de l'administration publique locale. Indiquant que les préoccupations des citoyens pour l'essentiel sont les mêmes dans toutes les régions du pays, à leur tête l'emploi et le logement, certains walis ont néanmoins relevé des spécificités qui devraient, selon eux, être prises en compte par les recommandations des assises. C'est dans ce contexte que le wali de Chlef, Djamel Mahmoud, a d'abord souhaité que ces assises prennent en compte les propositions émises lors des assises régionales, estimant nécessaire de "rentabiliser" le développement local par la décentralisation de la gestion et l'amélioration du fonctionnement des assemblées élues. "Nous avons exprimé nos principales préoccupations en matière de gestion qui se résument en la nécessité de doter les walis de plus de prérogatives afin de leur permettre d'agir plus facilement et de simplifier les procédures de gestion", a-t-il précisé. Le wali de Msila, Ben Mansour Abdellah, a souligné que ces assises "font le diagnostic des problèmes liés au développement local, des attentes et des contraintes ainsi que des objectifs escomptés". "Nous attendons que les propositions des uns et des autres soient prises en compte", a-t-il dit. Il s'agit, pour lui, notamment, de l'allégement des procédures administratives et la mise en œuvre de programmes de rattrapage dans les régions accusant un retard dans le développement. Pour le wali de Tissemsilt, Hocine Bessaih, l'attente essentielle consiste en l'attribution de "plus de responsabilités aux autorités locales et plus de moyens d'agir". Abondant dans le même sens, le wali de Jijel, Ali Bedrissi, a mis l'accent sur la nécessité d'œuvrer à "davantage de décentralisation et de transfert de prérogatives de l'administration centrale vers les collectivités locales" et de "mettre en valeur le potentiel de ressources locales au service du développement". Le wali de Tamanrasset, Said Meziane, appelle lui aussi à plus de "facilitations pour booster le développement local". "Le développement ce n'est pas uniquement des textes de loi, c'est également le facteur humain", a-t-il fait valoir. Il a expliqué que les régions du sud du pays, notamment l'extrême sud, souffrent d'un manque crucial de cadres : ingénieurs, médecins spécialistes, agronomes, etc. Le wali d'Adrar, Sassi Mohamed, a, quant à lui, plaidé pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens des régions éloignées, notamment par la création de postes d'emploi et le renforcement de toutes les structures qui répondent aux besoins sociaux économiques du citoyen. De son côté, le wali d'Annaba, Mohamed El Ghazi, a souligné l'importance de la prise en considération des propositions sorties de la base, lors des concertations régionales et leur concrétisation. Le wali d'El Bayadh, Salim Samoudi, a estimé, dans le même contexte, que plus de décentralisation et plus de prérogatives aux walis signifient un meilleur développement local. Il a proposé, dans ce sens, la réorganisation des structures de l'administration locale afin d'assurer une relation de "partenariat" avec le public. M. Samoudi a préconisé, en outre, de rétablir la notion d'équilibre zonal entre certaines wilayas, proposant l'implantation de petites industries dans des wilayas pauvres afin de leur permettre de rattraper le retard sur le plan du développement. Il a suggéré, par ailleurs, la création d'un conseil consultatif au niveau des Assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW) pour faire participer le citoyen à la gestion par le biais des associations. Le wali de Batna, Hocine Mazouz, a indiqué, pour sa part, que ces assises concernent en premier lieu la société civile qui devrait, selon lui, "être partie prenante du programme de développement local, en étant impliquée dans sa conception et son suivi". Pour le wali de Blida, Mohamed Ouchen, ces assises sont "un espace qui favorise un partenariat avec la société civile et consacre une démocratie participative". Enfin, le wali d'Ain Temouchent, Nouria Zerhouni, considère que cette rencontre est "une opportunité pour des contacts et l'écoute entre l'Etat, le pouvoir local, la société civile et élus". La seule femme wali espère que ces assises aboutissent à "l'établissement de propositions et de recommandations qui vont contribuer à régler les problèmes et difficultés rencontrés par les intervenants".