ANNABA - La situation de cessation de paiement que vit depuis le 3 janvier dernier le complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba, fera l'objet, dimanche, d'une notification au tribunal d'El Hadjar, territorialement compétent, a-t-on appris samedi du responsable de la cellule de communication du complexe. Cette procédure "obéit aux dispositions du code de commerce, prévues dans ce cas de figure", a ajouté la même source, précisant que la direction générale du complexe d'ArcelorMittal Annaba "se rendra au tribunal d'El Hadjar pour lui faire part officiellement de sa situation de cessation de paiement". Toutefois, "il ne sera nullement question de dépôt de bilan au tribunal d'El Hadjar", a assuré le responsable de la cellule de communication auprès de la direction générale du complexe sidérurgique qui avait demandé à la Banque extérieure d'Algérie (BEA), un prêt de 200 millions de dollars "pour effectuer les travaux de rénovation des installations prévues dans le cadre du programme d'investissement" et "pour procéder au remboursement d'un crédit de 120 millions de dollars contracté auprès de la même banque". Se déclarant "très préoccupé" par la situation financière de l'usine d'Annaba du géant mondial du fer et de l'acier, le conseil syndical de l'entreprise, affilié à l'UGTA, a maintenu, pour sa part, la journée de protestation qu'il compte organiser le 19 janvier prochain, "en plus d'autres actions" pour "sauver le complexe sidérurgique d'El-Hadjar et les emplois de ses milliers de travailleurs", a fait savoir le secrétaire général du syndicat d'entreprise. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a affirmé samedi à Alger que l'Etat algérien va intervenir pour empêcher une éventuelle fermeture du complexe El Hadjar, refusant de céder aux pressions exercées par le partenaire indien Arcelor Mittal. "Je peux dire et je le dis avec force l'Etat algérien n'assistera pas (sans réagir) à la disparition d'El Hadjar", a déclaré M. Ouyahia lors d'une conférence de presse, qui a sanctionné les travaux du conseil national du parti. M. Ouyahia a souligné que le dépôt du bilan, brandi comme une menace par Arcelor Mittal, pour obtenir un crédit bancaire sans garanties, "ne vas pas infléchir la position des autorités algériennes sur ce dossier". Il a expliqué, à cet égard, qu'Arcelor Mittal, en difficultés financières, avait sollicité la Banque extérieure d'Algérie (BEA) pour un prêt de 14 milliards de DA. Une partie de ce prêt, soit 5 milliards de DA, représente un crédit nouveau d'exploitation qui a fait l'objet de la signature d'une convention, à la suite de laquelle une somme de 1,5 milliard de DA a été débloquée. Mais la BEA a demandé des garanties pour les 9 milliards de DA, représentant le rachat de la dette du partenaire indien auprès de la Société Générale Algérie, qu'Arcelor Mitttal a refusé de fournir, toujours selon les précisions du chef du RND. Le complexe sidérurgique d'ArcelorMittal Annaba emploie actuellement près de 7.000 travailleurs pour une capacité théorique de production de deux millions de tonnes d'acier liquide par an.