L'histoire des peuples et des territoires entre l'Algérie et le Maroc est profondément enracinée dans des siècles de migrations, de tribus et de royaumes qui ont façonné cette région du Maghreb. Des textes anciens, comme celui qui décrit le fleuve Moulouya et les terres qu'il traverse, mettent en lumière des réalités historiques souvent occultées dans les débats modernes sur les frontières. Le fleuve Moulouya, décrit comme le dernier grand fleuve du «Maghreb al-Aqsa», prend sa source dans les montagnes proches des tribus Zénètes, connues pour leur présence de part et d'autre des frontières actuelles. Ces terres, autrefois habitées par les Meknassa et les Berbères Branes, faisaient partie d'un espace géographique et culturel qui ne connaissait pas les frontières modernes imposées par la colonisation française et les accords post-indépendance. Aujourd'hui, les faits historiques rappellent que certaines régions sous contrôle marocain pourraient légitimement être revendiquées par l'Algérie. Non seulement en raison des liens tribaux et culturels, mais aussi des réalités géographiques attestées par des récits anciens. Ces textes évoquent des «kasbahs» et des «villages fortifiés» qui s'étendaient le long de la Moulouya, jusqu'aux confins du désert algérien, témoignant d'une continuité territoriale et humaine. La question des frontières entre les deux nations ne se résume pas à des lignes tracées sur une carte. Elle est avant tout le reflet d'une histoire commune, faite de brassages et de rivalités, mais aussi d'une reconnaissance nécessaire des droits des peuples qui ont façonné ces terres. L'Algérie, forte de ces arguments historiques, pourrait légitimement revendiquer certains de ces territoires, non pas par esprit de confrontation, mais par devoir de mémoire et de justice. L'histoire ne s'efface pas. Elle demeure inscrite dans les récits et les mémoires, prête à éclairer les générations futures sur les vérités d'un passé partagé.