ALGER - La production de lait cru collecté auprès des éleveurs a atteint 572 millions de litres en 2011, en hausse de 46,66% par rapport au niveau de l'année précédente, alors que la filière a réalisé un chiffre d'affaire de 146 milliards de DA, a affirmé dimanche le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. L'augmentation du niveau de la collecte de lait cru issu de la production nationale est parmi "les performances enregistrées par la filière lait en 2011", a estimé le ministre de l'Agriculture et du développement rural, Rachid Benaïssa qui a présidé une réunion d'évaluation de la filière à laquelle ont pris part les présidents des comités interprofessionnels du lait. En 2010, la production laitière collectée s'était établie à 390 millions de litres contre 290 millions de litres en 2009. L'année 2011 a connu une nette amélioration de la disponibilité du lait sur le marché comparativement à 2010, qui a enregistré des perturbations au niveau de plusieurs régions du pays, a constaté M. Benaïssa, qui a noté les efforts consentis par la filière dans l'alimentation des zones déficitaires. Autre indice "positif" relevé par le ministre : le nombre de vaches laitières importées par les éleveurs privés, qui a atteint 26.000 têtes contre 25.000 en 2010 et 15.000 en 2009, soit un total de 66.000 génisses en trois ans. Ces données signifient que "la capacité de production s'est renforcée", selon le ministre qui note également un regain d'intérêt pour la relance des cultures fourragères. Il a souligné également que l'Etat était prêt à étudier toute proposition qui adhère aux objectifs tracés, à savoir, l'augmentation de la production nationale et la substitution, graduelle, à l'importation de la poudre de lait, laquelle va aller en diminution, selon le directeur général de l'ONIL, Fethi Messar. "Quand il y a une production importante de lait cru, il y aura, obligatoirement, une réduction des importations de la poudre de lait", a-t-il indiqué à la presse. Il a affirmé que les importations de la poudre destinée à la régulation du lait pasteurisé conditionné en sachets, vendu à un prix administré de 25DA/litre, ont baissé en 2011 et devraient continuer à régresser en 2012. Il n'a pas donné de chiffres sur le niveau de cette baisse. La facture totale des importations de poudre de lait (effectuées par les secteurs public et privé) a atteint 800 millions de dollars en 2010. Pour constituer ses stocks stratégiques, l'ONIL a effectué des achats "importants" en 2011 qui lui suffiront à faire face à la demande du marché, et ce, jusqu'à l'été prochain, selon M. Messar. L'office, qui gère le dispositif de développement de la production nationale de lait, a signé des conventions avec 114 laiteries dont 15 publiques pour les approvisionner en poudre de lait subventionnée en contrepartie de leurs engagements d'intégrer le lait cru dans le processus de production du lait pasteurisé. Sur les 114 laiteries intégrées dans ce dispositif, 38 fabriquent leurs produits à base de lait cru seulement sans utiliser la poudre. Plus de 16.000 éleveurs sont liés à ce dispositif sur plus de 26.000 que compte la filière. Par ailleurs, les membres des comités interprofessionnels du lait ont soulevé plusieurs contraintes auxquelles fait face la filière dont l'alimentation fourragère. Ils ont demandé aux pouvoirs publics de mobiliser tous les moyens l'extension des cultures fourragères. Les professionnels recommandent également l'élargissement du dispositif de soutien à la culture du maïs à d'autres aliments ainsi qu'aux intrants et aux semences fourragères, ainsi que la nécessité d'accorder une plus grande importance à la formation des éleveurs et leurs enfants. Ils ont relevé enfin une féroce concurrence dans la collecte de lait cru auprès des éleveurs exercée par les grands transformateurs, qui fabriquent les produits laitiers dérivés, au détriment des "petits industriels".