GHARDAIA - Deux zones humides "artificielles" ont pris forme, l'une en amont et l'autre en aval de la vallée du M'Zab, conséquence du méga-projet de prise en charge de l'assainissement et de la protection contre les crues cycliques de Oued M'Zab, a affirmé jeudi le chef de ce projet. Ces sites aquatiques et humides sont formés, l'un en amont de la vallée du M'Zab dans la région de Daya Ben Dahoua, à 25 km au nord de Ghardaïa, avec la réalisation de trois "écrêteurs" de crues ou digues de régulation sur Oued Labiad, oued Laâdira et Boubrik, des eaux pluviales sur plus de 1.100km2 du bassin versant de la vallée du M'Zab, a précisé Missoum Benritab. "Ces digues de régulation des eaux pluviales ont permis la création, sur un site naturel d'une rare beauté, d'un plan d'eau de plus de 5 Km2 favorisant un développement d'une faune et flore endémiques ainsi qu'un écosystème et microclimat attractif pour de nombreuses familles en quête de lieu de détente et loisir", a-t-il souligné. L'autre site, situé en aval de la vallée du M'Zab au lieu dit "Kef El Doukhan", à 16 km au sud de Ghardaïa, qui constitue l'exutoire des eaux usées est le lieu d'une station de lagunage composée de 16 bassins de décantation sur 60 ha, qui recycle les eaux usées afin d'être réutilisées dans l'agriculture, a signalé le chef de projet. Ce site est devenu un espace de biodiversité important et un gîte pour la faune en générale, l'avifaune en particulier, ainsi que le développement d'une flore dense et endémique, a-t-il noté. Cette zone aquatique est devenue un important site de halte migratoire et également une zone de nidification de quelques espaces avifaunes sur le couloir de migration entre l'Europe et l'Afrique, a fait savoir, de son côté, le responsable du service de l'expansion du patrimoine et de la protection de la faune et la flore à la conservation des forêts de Ghardaïa. De nombreux oiseaux tels les cigognes, le canard pilet et poules d'eau utilisent ces sites de "Kef EL Doukhan" et de "Daya Ben Dahoua" comme escales migratoires ou zone de nidification, a expliqué M. Larbi Chebli. Les batraciens et toute la faune aquatique sont intimement liés à ces espaces qui leur permettent d'assurer leur cycle de vie, a indiqué M Chebli, précisant qu'une végétation spécifique et spontanée colonise également ces espaces aquatiques, particulièrement le tamarix, ainsi que des algues. Ces zones humides artificielles créées à la faveur du projet structurant d'assainissement et de protection contre les crues cycliques de la vallée du M'Zab viennent s'ajouter à la zone humide de la Sebkha El-Maleh, à El-Menea, classée en 2004 comme zone d'importance internationale sur la liste de la Convention de Ramsar. La zone humide d'El-Menea renferme une richesse avifaune et floristique inestimable dont des espèces menacées notamment, le fuligule nycroca et la Tadorne casarca, a-t-on signalé. Ces sites aquatiques peuvent jouer un rôle considérable dans le domaine de la biodiversité et offrir la possibilité d'être des pôles d'attraction pour l'écotourisme, en mettant en valeur les paysages de la région du M'Zab qui abrite déjà des sites classés patrimoine mondiale.