GHARDAIA - Quelque 3.210 oiseaux migrateurs, d'une vingtaine d'espèces, ont été dénombrés par les ornithologues dans la zone humide du lac de la Sebkha El-Maleh à El-Menea (275 km au sud de Ghardaïa), a-t-on appris auprès de la Conservation des forêts de la wilaya. Ce comptage d'oiseaux hivernants dans cet espace humide d'El-Menea, situé sur un couloir de migration entre l'Europe et l'Afrique, a été établi à l'occasion du recensement international des oiseaux migrateurs organisé annuellement en janvier par les ornithologues de la Conservation des forêts de Ghardaïa, a indiqué le responsable du service de l'expansion du patrimoine et la protection de la faune et la flore, M.Larbi Chebli. Les espèces avifaunes observées sont pour la plupart des anatidés (canard souchet, fuligule Nyroca, sarcelle marbrée et tadorne Casarca), des foulques macroules, les poules d'eau, le flamand rose, le chevalier arlequin, sylvain et cul blanc, la pie grièche, l'Ibis Falcinelle, le héron cendré, le traquet à tête blanche, le pygargue à queue blanche, le petit Gravelot et la bécassine double, a-t-il précisé. Plus de 1.900 avifaunes ont été observés dans la zone inférieur du lac tandis que 1.307 ont été inventoriés dans la zone supérieur de cette zone humide d'El-Menea, classée "zone d'une importance internationale" par la convention de Ramsar en 2004, signale la même source. "Ce nombre d'avifaunes est un signe illustratif d'une fréquentation de cette aire humide indispensable pour les oiseaux migrateurs et qui abrite également une flore remarquable", a relevé le même responsable. "Vouées depuis toujours au maintien de la diversité biologique méditerranéenne et celle du Sahara central, la zone humide d'El-Menea abrite deux espèces avifaunes nicheuses le Tadorne Casarca et le Fuligule Nyroca, inscrites sur la liste des oiseaux menacés élaborée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), précise la même source. Composé de deux bassins, l'un salé et l'autre d'eau douce, le lac d'El-Menea, qui s'étend sur plus de 18.947 ha, renferme, outres des milliers d'oiseaux migrateurs dont des espèces rares, une faune remarquable de mammifères des espèces d'amphibiens et de reptiles, de poissons tel le gambusia ainsi qu'une flore endémique riche et variée. "Ce site aquatique qui s'alimente par les eaux de pluies, la remontée de la nappe phréatique et les excédants d'eau d'irrigation, subit des agressions multiples par l'effet de l'homme et de l'urbanisation anarchique et accélérée", note toutefois le responsable de la flore et faune. "L'arrachage extensive et brûlis de la végétation, l'extension illicite des pratiques agricoles sur le site, la pollution par les rejets des eaux usées dans le lac, le braconnage, l'apparition de décharges d'ordures ménagères en différents endroits, ainsi que les constructions illicites constituent autant de menaces pour l'équilibre écologique de cette zone humide classée'' a-t-il fait savoir. Organisé annuellement dans les zones humides, ce dénombrement permet le suivi de la population avifaune dans le monde notamment les oiseaux migrateurs qui constituent un des indicateurs de la qualité des milieux.