ALGER - Des affrontements armés inter-libyens survenus dans la nuit de lundi à mardi près de Ras Jedir, à la frontière avec la Tunisie, ont fait au moins deux morts, dernier épisode d'une série d'incidents armés ces dernières semaines en Libye. Selon des agences de presse citant des témoins, "des hommes armés venant de la localité de Zwara (Libye) ont attaqué des policiers libyens qui assuraient le contrôle de la zone frontalière à Ras Jedir". Les affrontements, qui ont éclaté dans la nuit, se sont poursuivis mardi à l'aube. Deux personnes "ont été tuées dans ces violences, qui n'ont pas débordé côté tunisien", selon les mêmes sources. Les assaillants voulaient prendre le contrôle, côté libyen, du poste frontalier ou une unité de la police libyenne avait été déployée samedi pour sécuriser cette zone, contrôlée auparavant par des hommes armés de la région de Zwara, a-t-on indiqué. Selon des sources sécuritaires tunisiennes, le poste frontalier de Ras Jedir serait à nouveau tombé aux mains des assaillants, du coté libyen, après le retrait mardi de la police militaire libyenne, deux jours seulement après son déploiement. Les violents affrontements qui ont opposé les deux parties ont bloqué la circulation des personnes au niveau de ce poste frontalier situé à 600 km au sud-est de la capitale tunisienne, a-t-on fait savoir. Le point de passge de Ras Jedir a connu ces derniers mois des problèmes sécuritaires, qui avaient poussé les autorités tunisiennes à le fermer à plusieurs reprises. Les autorités tunisiennes ont pris "toutes les mesures sécuritaires nécessaires" pour faire face à cette situation alors que le poste frontalier a été fermé à la circulation, a indiqué la télévision tunisienne se référant à une source sécuritaire. La Tunisie avait déployé récemment des renforts sécuritaires le long des frontières avec la Libye (140 km) "pour barrer la route aux éléments destructeurs liés à des organisations terroristes", a-t-on également indiqué. Depuis la fin du conflit armé qui a conduit à la chute de l'ancien régime du colonel Maammar el-Gueddafi, les nouvelles autorités libyennes n'ont pas encore entièrement réglé le problème de l'intégration des ex-rebelles dans l'armée et les forces de sécurité et celui de la récupération des énormes quantités d'armes toujours en circulation. Le gouvernement libyen de transition vient de donner un délai de deux semaines aux ex-rebelles pour remettre au ministère de l'Intérieur tous les points frontaliers terrestres, maritimes et aériens qu'ils contrôlent. Les affrontements de Ras Jedir interviennent quelques jours seulement après les violences tribales de Koufra (sud-est de la Libye, frontalier du Tchad, du Soudan et de l'Egypte) qui ont fait plus d'une centaine de morts. Ces violences avaient éclaté entre la tribu des Zwai et celle des Tobu. Les combats qui opposent depuis deux semaines ces deux tribus ont fait plus de 100 morts et des milliers de déplacés, ont indiqué les Nations unies. "Plus de 100 personnes ont été tuées dans ces combats et la moitié de la population de Koufra s'est réfugiée ailleurs", ont affirmé des agences de l'ONU dans un communiqué commun publié après une mission d'évaluation sur le terrain. Des unités de l'armée sont entrées vendredi à Koufra pour sécuriser la ville et ont obtenu la mise en place d'une trêve. Mais en dépit de cet arrêt des hostilités, "la situation reste tendue à Koufra", une ville de 40.000 habitants, où 200 migrants étrangers attendent de pouvoir quitter la zone, a précisé l'ONU.