Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué lundi que les Palestiniens sont de plus en plus privés des sources d'eau en Cisjordanie en raison de contrôle des points d'eau à coup d'intimidations, de menaces et de violence par les colons israéliens. Après avoir effectué une enquête sur cette question, cette organisation onusienne a constaté que plusieurs sources d'eau ''sont de cette façon entre les mains de colons israéliens, qui les utilisent de manière exclusive en empêchant l'accès des Palestiniens''. Selon l'enquête, 56 sources d'eau se trouvent à proximité de colonies israéliennes, dont une majorité sont situées dans la ''zone C'', qui couvre environ 60% de la Cisjordanie ''où Israël garde le contrôle sans partage en matière de planification et de construction, et sur des terres qui appartiennent à des Palestiniens''. "Malgré une chute de leur débit, les sources d'eau restent la plus importante ressource en eau pour l'irrigation et une source importante pour couvrir les besoins des Palestiniens ainsi que pour l'abreuvage des cheptels", a indiqué l'étude de l'OCHA. L'étude montre que la perte d'accès aux sources et aux terres avoisinantes a réduit les revenus des agriculteurs affectés, qui sont soit obligés d'abandonner la culture de leurs terres soit de voir disparaître une partie considérable des récoltes. Par ailleurs, la Haute commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a rappelé lundi que "l'expansion des colonies illégales et la violence commise par les colons israéliens contre les Palestiniens constitue le plus grand problème lié au droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés". "Le gouvernement israélien doit effectuer une enquête pour chaque incident de violence contre les Palestiniens et garantir que les auteurs soient poursuivis en justice", a insisté Mme Pillay lors du débat général au Conseil des droits de l'homme sur la situation dans les Territoires palestiniens occupés et dans d'autres territoires arabes occupés par les Israéliens, dont le Golan syrien. Mme Pillay a également rappelé que le blocus israélien de la bande de Ghaza "perpétue la pauvreté, le chômage et la détérioration de la santé publique, de l'éducation et des infrastructures dans le territoire". La Haute commissaire a également exprimé sa préoccupation concernant "les détentions arbitraires et les mauvais traitements infligés" à des citoyens, particulièrement à Ghaza. De son côté, le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient a montré dans un récent rapport que les efforts pour établir les institutions du futur Etat de Palestine sont de plus en plus menacés par le manque de moyens financiers de l'Autorité palestinienne et par l'absence de règlement du conflit. Le rapport préparé par le Comité ad-hoc de liaison, qui est composé de 15 membres chargés d'agir comme mécanisme de coordination pour l'assistance au peuple palestinien, fait état de progrès réalisés par l'Autorité palestinienne dans différents domaines, dont la délivrance de services sociaux de base et le renforcement des capacités des forces de sécurité. L'Autorité palestinienne continue, cependant, à faire face à des défis pressants pour couvrir le manque de financement afin de pouvoir honorer ses engagements. "Je suis très inquiet pour la situation financière de l'Autorité palestinienne telle que présentée par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international", a déclaré le Coordinateur spécial de l'ONU, Robert Serry. Dans son rapport publié samedi dernier, le FMI avait appelé les pays donateurs à respecter leurs promesses d'aide à l'autorité palestinienne dont l'économie est entrée, a-t-il avisé, "dans une phase difficile" avec une importante baisse de ses liquidités qui s'est encore accrue depuis l'an dernier en raison, selon cette institution, d'une diminution de l'aide des pays occidentaux et de ceux du Golfe, et à cause de restrictions commerciales imposées par Israël.