Le refus de la France de reconnaître ses crimes en Algérie est "regrettable et indigne" d'une grande démocratie qu'est ce pays, a indiqué mercredi le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH). "Je suis scandalisé par le fait que les Français refusent de reconnaître que la colonisation est un crime et que la France a commis des crimes en Algérie" pendant 132 ans, a déclaré Me Ksentini sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. "C'est quelque chose d'impardonnable, dont il faut au moins s'excuser", a-t-il ajouté. Il a appelé, à cet égard, la France officielle à s'"excuser pour ses crimes" commis à l'égard des Algériens. "C'est essentiel, c'est le moindre des gestes qu'elle peut faire", a-t-il dit. "Je ne comprends pas comment un pays qui compte des intellectuels et historiens de haut niveau n'arrivent pas à percevoir cette chose et cette réalité selon laquelle la France a colonisé d'une manière criminelle un pays avec lequel elle n'avait aucun contentieux", s'est-il interrogé. Le président de la CNCPPDH a, en outre, critiqué la demande de la France à l'Algérie de pardonner aux harkis, ce qui est, a-t-il souligné, "absolument inconcevable". Si la partie française ne veut pas collaborer à l'écriture de l'histoire, "nous sommes capables de l'écrire nous-mêmes et de faire apparaître la vérité et surtout le bon sens parce qu'il est du bon sens le plus élémentaire de se rappeler que la colonisation c'est la négation absolue des droits de l'homme et que la France s'est comportée ici de manière odieuse et impardonnable", a-t-il dit.