Des partis politiques ont souligné, vendredi, la nécessité pour l'Etat d'accorder des subventions pour la campagne électorale des législatives du 10 mai alors que d'autres déclarent pouvoir s'en passer. Lors de l'émission "Au coeur des législatives" de la chaîne internationale de la radio nationale consacrée au financement de la campagne électorale des prochaines législatives, des partis ont relevé "l'absence de justice" concernant l'octroi des subventions étatiques aux formations politiques, ce qui "influera négativement sur les résultats", estiment-ils. Ainsi, le député Filali Ghouini du mouvement El Islah a précisé que la loi prévoit des subventions éventuelles de l'Etat pour le financement de la campagne et que l'Etat doit superviser le processus politique, en étant équitable à l'égard des partis. "Des partis ont bénéficié de subventions de l'Etat contrairement à d'autres", a-t-il relevé, estimant que l'Etat n'est pas tenu de financer la campagne par des fonds directs et peut contribuer autrement, citant à titre d'exemple le paiement des affiches publicitaires. Certaines formations politiques peuvent bénéficier des fonds de l'Etat pour leur campagne de par la position qu'ils occupent, contrairement à d'autres, a ajouté M. Ghouini. Concernant les partis qui demandent aux candidats de financer la campagne, le député estime que "cela n'est pas interdit par la loi, notamment face à l'absence de la subvention de l'Etat". De son coté, le membre du bureau national chargé de la communication et la culture au parti de la liberté et de la justice (PLJ), M. Mustapha Hamissi considère que le problème du financement de la campagne électorale est du au vide juridique et à la non application de la loi". La responsabilité des aspects politique et éthique de "la médiocrité politique" incombe aux partis actuels, notamment ceux "ayant échoué dans la gestion et la lutte contre la corruption", estime M. Hamissi qui propose d'imposer des sanctions politiques à ces partis. Le représentant du PLJ a souligné que le parti a adopté de nouvelles idées en matière communication avec le citoyen, à travers des moyens peu coûteux tout en refusant de les dévoiler avant la campagne électorale. Il est possible d'organiser une campagne électorale sans investir des fonds importants, a-t-il affirmé, ajoutant que cela permettra de placer l'argent des Algériens qui payent leurs impôts dans des investissements d'intérêt public. "L'argent n'est qu'un moyen de gestion de l'action politique et les partis doivent être porteurs d'idées nouvelles", a-t-il martelé, ajoutant que "même si beaucoup disent que les partis sont financés de manière illégale, aucune pratique de ce genre n'a été relevée à ce jour". Pour sa part, le représentant du Front national algérien (FNA), M. Abdelkader Boudrass a souligné que son parti figure parmi "les partis les plus pauvres", ajoutant que "le FNA assurera sa campagne en fonction des ressources disponibles". De son côté, le membre du comité central du parti du Front de libération nationale (FLN), Saleh Dedjal a estimé que les partis "assument une partie de la responsabilité de la situation actuelle", affirmant que "son parti possède les moyens nécessaires à la campagne électorale". "Les fonds du parti ne proviennent pas de sources illégales car étant soumis au contrôle de la commission du contrôle financier ", a-t-il souligné, précisant le compte du parti est contrôlé par l'Etat. Par ailleurs, M. Boudrass (FNA) a indiqué que 70 % des candidats du parti étaient des jeunes. De son côté, M. Hamissi (PLJ) a fait savoir que certaines listes du parti comptaient 100 % de femmes, soulignant que le parti exige la compétence pour les jeunes candidats.