La Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a lancé jeudi un appel en faveur de la protection du patrimoine culturel en Syrie, pays en proie à un soulèvement populaire depuis plus d'une année faisant 9000 morts, essentiellement des civils, selon l'ONU. "A la suite du reportage faisant état des menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel syrien en raison du conflit actuel (à), j'exhorte toutes les parties impliquées dans le conflit à assurer la protection de cet héritage culturel exceptionnel que la Syrie abrite sur son sol", a-t-elle lancé, estimant que les dommages causés au patrimoine de ce pays sont autant de "blessures infligées à l'âme de son peuple et à son identité". Six sites (l'ancienne ville de Damas, l'ancienne ville de Bosra, le site de Palmyre, l'ancienne ville d'Alep, le Crac des chevaliers et Qal'at Salah El-Din, les villages antiques du Nord de la Syrie) sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. L'UNESCO avait déjà alerté les autorités syriennes, à travers leurs représentants à l'agence onusienne, quant à leur responsabilité en matière de protection du patrimoine culturel. "Cette situation devient plus cruciale d'heure en heure", a prévenu la Directrice générale de l'Unesco, exhortant les autorités syriennes à respecter les Conventions internationales qu'elles ont signées. Parmi celles-ci, elle citera en particulier la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (1954), la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels (1970) et la Convention du patrimoine mondial de 1972. Selon sa directrice général, l'UNESCO est prête à apporter son aide par des rapports d'évaluation des dommages causés au patrimoine culturel syrien, notamment dans les sites du patrimoine mondial, et à préparer des plans visant à assurer leur sauvegarde dès que la situation le permettra.