La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a appelé jeudi lors d'une réunion avec un groupe d'experts, tenue au siège de l'organisation, à la mobilisation de tous les partenaires de l'Unesco pour garantir la sauvegarde du patrimoine culturel en Tunisie, Egypte et Libye. "J'ai été très touchée et très fière par la réaction qui a poussé les citoyens de Tunisie, d'Egypte et de Libye à protéger leur patrimoine lors des moments d'incertitude et de changements qui ont trop souvent dégénéré en violences", a déclaré la directrice générale, qui a fait part de ses inquiétudes sur des informations faisant état de destructions, de dommages et de vols dans des musées, sur des sites archéologiques et dans des bibliothèques. Elle a également annoncé que l'organisation et ses partenaires soutiennent "fermement" tous ceux qui défendent leur patrimoine et entendent réunir toute l'expertise possible en vue de contribuer à cette démarche. Ainsi, des missions d'experts vont se rendre en Egypte et Tunisie dans les jours à venir afin de rencontrer les responsables des ministères de la Culture, d'évaluer le besoin d'aide, notamment en matière de lutte contre le trafic de biens culturels, et élaborer un plan d'action global à moyen et long termes pour la protection du patrimoine culturel. Mme. Bokova a également proposé de travailler en étroite collaboration avec la jeunesse des pays concernés afin de faire passer l'idée que le patrimoine culturel de Tunisie, d'Egypte et de Libye, est leur patrimoine, qu'il est "intimement lié à leur identité, qu'il représente un soutien potentiel de la démocratie et de la compréhension entre les cultures". En passant en revue la situation du patrimoine culturel en Tunisie, Egypte et Libye, les experts ont souligné que les principales difficultés tenaient au manque d'informations fiables à propos des sites et institutions du patrimoine culturel, à l'interruption des relations de travail établies antérieurement avec les institutions et personnes clés au plan local, au risque de voir le patrimoine culturel négligé compte tenu des urgences économiques et sociales, et aux changements encore en cours. Outre la directrice générale de l'Unesco cette réunion a regroupé des experts de l'Organisation mondiale des douanes, Interpol, le Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), le Conseil international des musées (ICOM), le World Monuments Fund et de nombreux experts indépendants.