Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a affirmé mercredi que les législatives du 10 mai prochain constitueront une "immunité" pour l'Etat algérien et la démocratie, affirmant qu'il n'existe "aucune crainte de dérapages". Invité de l'émission "Niqache el Hadath" (débat de l'évènement) de la chaîne I de la Radio nationale, M. Ouyahia a indiqué que 31 partis prendront part aux prochaines législatives, avant d'ajouter que les résultats du scrutin "seront ceux de la société" et "ne seront pas suivis de dérapages car l'ère de dérapages est révolue". A une question sur "les appréhensions de certains que la mouvance islamique s'accapare de la majorité des sièges au parlement", M. Ouyahia a souligné qu'"il est de notre intérêt d'analyser la situation en fonction de nos propres données et non en fonction de ce qui se passe dans les autres pays", ajoutant que "les démocrates doivent participer au scrutin et cesser d'appeler au boycott, s'ils ne veulent pas qu'un autre pôle remporte la majorité". "L'ennemi de l'Algérie c'est l'étranger", a-t-il indiqué, ajoutant que "les mutations sont inévitables et doivent être opérées volontairement". Sur un autre plan, le SG du RND a souligné que sa formation était pour de larges prérogatives à l'APN afin d'exercer un contrôle sur le gouvernement, ainsi que pour le Premier ministre qui doit être issu du parti majoritaire au parlement. "La priorité" est aujourd'hui à la promotion démocratique, a-t-il souligné, ajoutant que le prochain parlement sera pluriel et qu'il n'aura de majorité que dans le cadre de la formation de pôles". Par ailleurs, M. Ouyahia a estimé que la commission nationale de surveillance des élections constitue un "acquis", soulignant, en allusion à ses revendications, que son action reposait sur une "plate-forme légale". Il a indiqué que l'adoption de la liste unique, revendiquée par certains partis, "n'est pas prévue par la loi", ajoutant qu'on ne peut mettre toutes les listes dans un seul bulletin". "Certains ont fait de cette revendication un fonds de commerce", a-t-il dit. M. Ouyahia a également abordé la question relative à l'inscription des membres de l'Armée nationale populaire (ANP) sur les listes électorales, soulignant que certains "l'ont utilisée pour ternir l'image de l'Algérie". Il a dans ce sens rappelé les conditions climatiques (chutes de neige) qui ont nécessité l'intervention des membres de l'ANP, ce qui a entravé leur inscription dans les délais légaux. Il a indiqué, dans ce sens, que certains tribunaux ont refusé des noms et que la "justice a tranché cette question". S'agissant de l'agrément de nouveaux partis politiques, le SG du RND a souligné que son parti "est en faveur du multipartisme mais dans le respect de la loi", appelant à ouvrir la voie aux associations et à l'ouverture du champ audiovisuel". Il a ajouté, dans ce contexte, que le RND soutient l'ouverture " sans restrictions" des chaînes de télévision, réitérant son attachement à l'idée d'associer le capital privé au capital public et d'imposer un cahier de charges, qui exige par exemple que la diffusion se fasse depuis l'Algérie uniquement. Concernant le volet économique, M. Ouyahia a indiqué que le RND appelle à continuer dans la même voie, l'Algérie est passée du socialisme, après l'indépendance, au changement dans les années 80, à la tragédie nationale pour aboutir, aujourd'hui, à la démocratie qui a apporté des changements et des mutations". "Nous n'avons pas beaucoup investi en économie", a-t-il dit, précisant que l'Algérie ne dispose pas d'une famille de patrons ayant des traditions dans l'investissement" et que "la force du lobby des rentiers est terrible en Algérie". Pour la résorption du chômage, le RND propose la formation selon les besoins de l'économie nationale, a précisé le SG du parti. A une question sur les raisons de la flambée des prix de la pomme de terre, M. Ouyahia a indiqué qu'elle était due essentiellement au changement de saison, estimant que la spéculation y est pour quelque chose, les prix étant "un moyen pour accabler le consommateur". Il existe, entre autres, "un dysfonctionnement économique", les augmentations des salaires n'ayant pas été suivies d'une hausse de la production, a-t-il ajouté. Il a également souligné que son parti accorde "la préférence" au produit national et exige le maintien de cette préférence nationale pour " au moins 10 ans" , estimant qu'actuellement, l'accession à l'OMC "n'est pas dans l'intérêt de l'Algérie qui, a-t-il dit, a besoin de l'expertise étrangère et de la technologie plutôt que d'un capital étranger". Sur un autre plan, et concernant l'histoire, et la relation avec les archives et la mémoire, M. Ouyahia a souligné la nécessité de renforcer l'enseignement de l'histoire et d'ouvrir les archives nationales pour découvrir et connaitre tous les aspects de la révolution "sans complexe". "Nous nous devons d'être fiers de notre histoire, nous n'acceptons pas de leçons de la France", a-t-il dit, rappelant que les dirigeants de la révolution française ont été exécutés par la guillotine.