L'enlèvement des diplomates algériens au Mali constitue une "transgression du droit humanitaire international", a affirmé samedi à Oran le président du Croissant-Rouge algérien (CRA), Dr. Hadj Hamou Benzeguir. "L'enlèvement du consul et des six diplomates du Consulat d'Algérie à Gao (Mali) est en violation des règles fondamentales du droit humanitaire international", a déclaré M. Benzeguir à l'APS en marge d'une rencontre d'information sur l'application des conventions internationales en zones de conflit. Cette manifestation a été organisée à l'occasion de la journée mondiale de la santé, à l'initiative du comité d'Oran du CRA qui l'avait programmée avant l'attaque ayant ciblé, jeudi, le Consulat d'Algérie à Gao (nord du Mali). M. Benzeguir a souligné que cette rencontre est mise à profit pour rappeler que les droits de l'Homme spécifiques au conflit armé doivent être respectés "quelle qu'en soit la nature, que le conflit soit international ou interne". "Le conflit n'est pas un chèque à blanc donné aux soldats pour qu'ils procèdent à leur guise vis-à-vis des civils et des représentations diplomatiques", a-t-il indiqué, ajoutant à ce propos que "les limites à ne pas franchir sont notamment fixées par les conventions de Genève et les protocoles additionnels". "Toute personne qui porte une arme est tenue de connaître et de respecter les textes régissant le droit humanitaire international", a insisté le président du CRA, en rappelant que la promotion des droits humains fait partie des principales vocations de son organisation. M. Benzeguir a fait savoir, en outre, que le Croissant Rouge algérien est, dans le contexte de la crise malienne, en contact permanent avec la représentation à Alger du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui est mandaté par la communauté internationale pour veiller au respect des conventions de Genève. Il a également indiqué qu'en tant que société de secours auxiliaire des pouvoirs publics, le CRA est mobilisé en toute circonstance pour toute nécessité d'intervention humanitaire en zone de conflit, en matière de secours et sur d'autres plans comme le soutien psychologique et le rétablissement des liens familiaux. Par ailleurs, le CRA s'attelle à la mise en oeuvre d'un programme de formation aux premiers secours au profit des étudiants, et ce, à la faveur de la création, avant la fin de l'année en cours, de sections du Croissant Rouge Algérien au niveau de chaque résidence universitaire du pays. Des Clubs des amis du CRA seront également mis en place chez les différentes corporations partenaires à l'image des médias, du corps diplomatique et autres Institutions à même de contribuer à la diffusion du droit humanitaire, des valeurs de paix, de non discrimination, de non stigmatisation et de non exclusion. M. Benzeguir a signalé en outre que le projet de loi sur la protection de l'emblème du CRA évolue actuellement au stade des ultimes retouches avant sa prochaine soumission à l'Assemblée populaire nationale (APN). La future loi, a-t-il précisé, vise notamment à éviter l'utilisation abusive de l'emblème du CRA, sachant que seules les sociétés nationales et les services de l'Armée nationale populaire (ANP) sont habilités à en faire usage. La rencontre d'information a permis aux participants de mettre en exergue les valeurs humanitaires auxquelles est attaché le Peuple Algérien, citant dans ce sens la ligne de conduite prônée par le fondateur de l'Etat algérien moderne, l'Emir Abdelkader. "L'Emir Abdelkader interdisait la mutilation des morts et accordait une récompense pour le bon traitement des prisonniers, au moment où les forces ennemies octroyaient des primes pour les têtes et les oreilles coupées", a-t-on souligné, évoquant l'intervention du fondateur de l'Etat algérien moderne qui permit de sauver de nombreux chrétiens à Damas (Syrie) en 1862.