L'insurrection des Ouled Sidi Cheikh, dont la première étincelle a été allumée à El Bayadh avant de s'étendre à de nombreuses régions de l'Ouest et du Sud-ouest du pays, constitue l'un des chapitres les plus marquants enracinés dans la mémoire collective et l'histoire de la Résistance populaire contre l'occupant français. La bataille d'Aouina Boubakar, survenue le 8 avril 1864, représente la première et l'une des plus importantes batailles historiques de cette insurrection. Elle fut dirigée par les descendants du saint homme et symbole de la résistance populaire dans la région, Sidi Cheikh, qui avait déjà porté l'étendard du djihad contre l'occupant espagnol sur les côtes oranaises. L'insurrection des Ouled Sidi Cheikh est considérée comme l'une des plus longues résistances populaires contre la colonisation française, débutant en 1864 sous la conduite du Moudjahid Slimane Benhamza, un descendant de Sidi Cheikh, et se poursuivant jusqu'en 1908 avec le décès du Moudjahid Cheikh Bouâmama, indique la direction des Moudjahidine et des Ayants-droit de la wilaya d'El Bayadh. La première phase de cette résistance populaire s'étendit de 1864 à 1867, lorsque Slimane Benhamza proclama le djihad contre l'occupant français, après avoir été désigné par les cheikhs de la zaouïa Cheikhia et l'adhésion à la noble cause des tribus de la région. Le 8 avril 1864, la résistance s'est déclenchée par une attaque menée contre un camp militaire français sur le plateau d'Aouina Boubakar, à l'Est de la commune de Stitene (El-Bayadh), faisant plusieurs morts parmi les officiers français, dont le colonel commandant du camp, Beauprêtre. Malgré la mort en martyr de Slimane Benhamza, la vaillante résistance des Ouled Sidi Cheikh s'est poursuivie sous la direction de Si Mohamed Benhamza, qui, en raison de sa jeunesse, fut épaulé par ses oncles Si Zoubir et Si Laâla. La résistance fut alors renforcée par l'adhésion de la tribu des Ouled Chaïb, de la daïra de Boughar, sous la direction de l'Agha Naïmi Ould Djedid, avec environ 500 cavaliers, qui menèrent une attaque contre un camp français. Si Mohamed Benhamza mena plusieurs batailles contre l'occupant, notamment celle de Hassi Benhattab, le 26 avril 1864, contre les troupes du général Martineau se dirigeant vers El Bayadh, ainsi que la bataille de Stitene, le 13 mai 1864, contre les troupes du général Deligny, et d'autres affrontements jusqu'à la bataille de Gara Sidi Cheikh, en février 1865, au cours de laquelle Si Mohamed fut blessé et décéda quelques jours plus tard. Son frère, Si Ahmed, prit alors la relève. La résistance populaire des Ouled Sidi Cheikh se poursuivit dans une seconde phase, de 1867 à 1881, marquée par la poursuite des affrontements contre l'occupant français. Après le décès de Si Ahmed Benhamza, en octobre 1868, le commandement passa à Si Kaddour Benhamza, qui réorganisa la résistance et mena plusieurs batailles, notamment celle de Gara El Ghachoua entre Sidi Amar et Stitene, et la bataille de Makoura, près de Sebdou (Tlemcen), entre autres hauts faits de guerre de Si Kaddour, qui continua la lutte jusqu'à l'éclatement de l'insurrection menée par Cheikh Bouâmama. Résistance de Cheikh Bouâmama, une continuité de l'insurrection des Ouled Sidi Cheikh Le combat pour la libération s'est poursuivi avec la résistance de Cheikh Bouâmama, également connu sous le nom d'El Arbi El Bouchikhi El Bekri. Ce mouvement s'inscrit dans la continuité de l'insurrection des Ouled Sidi Cheikh et dura près de trente ans, d'avril 1881 jusqu'au 17 octobre 1908, date de la mort de Cheikh Bouâmama, qui infligea de lourdes pertes à l'occupant français. La bataille de Tazina, aussi connue sous le nom de bataille d'El Mouilek, fut l'un des temps forts de la lutte de Cheikh Bouâmama. Elle se déroula, le 19 mai 1881, près de la région de Chellala, à environ 70 km de la ville d'El-Abiodh Sidi Cheikh, et vit la participation d'environ 2.300 Moudjahidine entre cavaliers et fantassins provenant de diverses tribus de la région, a indiqué la même source. En représailles à l'échec de l'armée coloniale française dans cette bataille et aux succès continus de la résistance des Ouled Sidi Cheikh et de Cheikh Bouâmama, la ville d'El Abiodh Sidi Cheikh, berceau de la résistance des descendants de Sidi Cheikh, subit un massacre en août 1881. L'occupant fit exploser le dôme de la zaouïa de Sidi Cheikh, exhuma ses restes et les transféra vers une caserne à El Bayadh, tua des dizaines d'habitants, déporta femmes et enfants vers les montagnes et les plateaux voisins, saccagea la zaouïa centrale -haut lieu spirituel pour les adeptes de Cheikh Bouâmama-, pilla les vivres, vola les manuscrits et livres des mosquées et zaouïas, incendia les mosquées et profana les cimetières.