Les questions de la défense de la partie civile (défense de la Banque nationale d'Algérie) ont révélé durant la séance de lundi soir consacrée à l'interrogatoire de Achour Abderrahmane par le tribunal criminel près la Cour d'Alger que le détournement de plus de 21 milliards DA a eu lieu en l'espace de 18 jours soit une moyenne de 1,2 milliard/jour. Répondant aux questions de le défense, Achour Abderrahmane a affirmé qu'il est "impossible de retirer 1,2 milliard DA de la BNA car cela exige une autorisation de la part de la direction générale de la banque et l'usage d'au moins un camion pour transporter une telle somme, ce qui est impossible". L'accusé s'est montré, devant le président de l'audience, expert en matière de transactions bancaires soulignant qu'en dépit de son expérience il lui a fallu "quatre années pour déceler les ficelles du complot ourdi contre lui". Il a ajouté, à ce propos, que la valeur de certains chèques a été gonflée par le rapport d'expertise rappelant que les chèques utilisés pour le retrait des sommes colossales détournées de la banque "n'ont pas été retrouvés à ce jour". Achour Abderrahmane a affirmé qu'il n'a pas retiré l'argent et que cette affaire non seulement "n'est pas claire mais elle vise à l'impliquer pour couvrir le déficit financier enregistré par la BNA en 1998 d'un montant de 40 milliards DA". Il a même présenté au tribunal le scénario qui aurait été adopté dans cette affaire. Il consiste, selon lui, en le retrait de ses propres chèques, utilisés en 2004, des archives pour y ajouter des chiffres. Le président du tribunal criminel M. Mohamed Reggad a annoncé que la séance de mardi soir sera consacrée à l'interrogatoire de l'ancien directeur de la BNA et les deux experts ce qui permettra d'éclaircir les choses. Achour Abderrahmane, condamné à 18 ans de prison dans un premier jugement, et les autres accusés dans l'affaire, dont la plupart sont des cadres et des fonctionnaires des agences de la BNA, ont été accusés d'"association de malfaiteurs et de détournement de deniers publics". Ils ont été également accusés d'escroquerie, émission de chèques sans provisions, falsification d'écritures bancaires et négligence flagrante conduisant à la dilapidation de deniers publics". Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent à 2005 lorsqu'une lettre anonyme est parvenue à la direction de la banque nationale sur "la manipulation de chèques bancaires depuis 2004 par l'accusé Achour Abderrahmane sans que ces chèques ne soient soumis à une vérification comptable".