Le tribunal criminel près la cour d'Alger entamera lundi l'audition de Achour Abderrahmane, principal accusé dans l'affaire de détournement de plus de 21 milliards DA au préjudice de la Banque nationale d'Algérie (BNA), a appris l'APS auprès de la défense. Achour Abderrahmane, condamné à 18 ans de prison dans un premier jugement, et les autres accusés dans l'affaire, dont la plupart sont des cadres et des fonctionnaires des agences de la BNA, ont été accusés d'"association de malfaiteurs et de détournement de deniers publics". Ils ont été également accusés d'escroquerie, d'émission de chèques sans provisions, de falsification d'écritures bancaires et de négligence flagrante conduisant à la dilapidation de deniers publics". Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent à 2005 lorsqu'une lettre anonyme est parvenue à la direction de la banque nationale sur "la manipulation de chèques bancaires depuis 2004 par l'accusé Achour Abderrahmane sans que ces chèques ne soient soumis à une vérification comptable". L'arrêt de renvoi ajoute que suite à cette situation, la BNA a déposé une plainte contre les nommés "T. Amar", directeur de l'agence de Bouzaréah, "B. Mustapha", directeur de l'agence de Cherchell, et "B. Ali", directeur de l'agence de Koléa, pour détournement de deniers publics et falsification d'écritures bancaires. La même source indique que Achour Abderrahmane a créé 10 sociétés fictives avec ouverture de comptes commerciaux au niveau des agences de Bouzaréah, de Cherchell et de Kolea. Il a détourné des deniers publics avec la complicité des directeurs de ces agences et certains cadres, alors que sa secrétaire Hassiba Merabi était chargée du transfert des fonds à partir des agences. Une importante partie des fonds dilapidés a été transférée au Maroc où le prévenu a acheté une briqueterie et une imprimerie moderne. Le procès de Achour et des autres accusés devrait durer plusieurs jours, en attendant d'audition de près de 30 témoins.