Le procès d'Achour Abderrahmane et de 25 autres individus, accusés de détournement de plus de 21 milliards de DA au préjudice de la Banque nationale d'Algérie (BNA) a été reporté dimanche par le tribunal criminel d'Alger au 25 mars. Le juge Reggad Mohamed a décidé de ce report pour permettre à la défense de prendre connaissance des 1957 chèques «originaux » objets du détournement (corps du délit). Ces chèques ont été rapportés de la BNA ou ils s'y trouvaient dans un coffre fort scellé suite à un jugement émis ce même jour par la même instance. Cette affaire a déjà été jugée par la même instance le 28 juin 2009 et les accusés avaient été condamnés à des peines allant d'une année à 18 ans de prison ferme. Le jugement a été cassé par la Cour suprême qui avait ordonné que l'affaire soit rejugée. Achour Abderrahmane, condamné à 18 ans de prison dans le premier jugement, et les autres accusés dans l'affaire, dont la plupart sont des cadres et des fonctionnaires des agences de la BNA, ont été accusés d' «association de malfaiteurs et de détournement de deniers publics ». Ils ont été également accusés d'escroquerie, d'émission de chèques sans provisions, de falsification d'écritures bancaires et de négligence flagrante conduisant à la dilapidation des deniers publics. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent à 2005 lorsqu'une lettre anonyme est parvenue à la direction de la banque nationale sur la manipulation de chèques bancaires depuis 2004 par l'accusé Achour Abderrahmane sans que ces chèques ne soient soumis à une vérification comptable. La même source indique que Achour Abderrahmane a créé des sociétés fictives avec ouverture de comptes commerciaux au niveau des agences de Bouzaréah, de Cherchell et de Kolea, précisant qu'il a détourné des deniers publics avec la complicité des directeurs des agences de Bouzaréah, de Cherchell et de Ain Benian. Lors de l'opération d'inspection qui a commencé à l'agence de Bouzaréah, la BNA a mis au jour des dysfonctionnements et des zones d'ombre dans les comptes de la société de travaux publics «National Plus » dirigée par l'accusé Achour Abderrahmane. Ces dysfonctionnements résident dans le dépôt, par Achour Abderrahmane, de chèques à l'encaissement à l'agence de Bouzaréah qui les a envoyés, à son tour, à l'agence de Cherchell pour vérification du compte du bénéficiaire avec avis de sort, (sachant que le bénéficiaire est une seule et même personne), selon l'arrêt de renvoi. Lorsque l'avis parvient à l'agence de Cherchell, souligne la même source, cette dernière retourne les chèques avec avis de sort sans mention de paiement. Selon l'arrêt de renvoi, le but était la non régularisation de ces opérations tout en garantissant la non dénonciation de ces détournements.