Le secrétaire général du Rassemblement National Démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a affirmé lundi à Alger que le développement économique du pays est tributaire de la réalisation d'une ''victoire collective sur la logique du bazar et des fraudes''. Dévoilant le programme économique de son parti pour les élections législatives du 10 mai prochain devant des membres du Forum des Chefs d'Entreprises (FCE), M. Ouyahia a assuré qu'il ''n'y aura pas de développement d'une économie productive sans une victoire collective sur la logique du bazar et des fraudes''. ''C'est là un combat qui a besoin d'un consensus pour qu'il soit gagné au bénéfice de tous'', a-t-il dit. Détaillant les sept axes du programme économique de son parti, M. Ouyahia a souligné que le RND ne fait ''aucune distinction entre l'entreprise privée et l'entreprise publique du moment qu'il s'agit de l'entreprise algérienne''. Et comme cette entreprise est appelée à se préparer à la ''compétition avec le monde'', elle doit bénéficier d'une période de transition allant jusqu'à 2020 afin de se préparer à la mise en place de la zone de libre-échange avec l'UE et le monde arabe et à l'accès de l'Algérie à l'OMC, a-t-il poursuivi. Durant cette période de transition, les entreprises algériennes, quelles soient publiques, privées ou mixtes, doivent accéder à la commande publique en priorité et bénéficier de la préférence nationale, a-t-il insisté en ajoutant que cette commande devrait être le levier de la croissance. Quant à la position de son parti vis-à-vis du partenariat avec les entreprises étrangères, M. Ouyahia a soutenu que le RND était '' pour l'apport du savoir-faire des partenaires étrangers au développement économique de l'Algérie''. Et afin d'arriver à remplacer la prédominance des importations par un partenariat gagnant-gagnant, il a promis de ''négocier les commandes du pays contre des partenariats en Algérie''. Par ailleurs, le RND estime que l'investissement de l'Algérie doit être fort y compris à travers le recours aux ressources publiques, ''en attendant que s'affirme pleinement la culture et les capacités de l'investissement privé'', a-t-il dit. Cependant, une plus grande implication du capital public ne vise pas, soutient-il, un retour à une économie administrée mais plutôt une plus grande mobilisation des crédits bancaires à l'investissement. Pour concrétiser les sept axes, le RND compte sur le développement de 14 volets économiques qu'il considère prioritaires. Il s'agit notamment du soutien au développement de la PME, le parachèvement de la mise à niveau des entreprises publiques, la mobilisation du savoir faire étranger par le partenariat, le renforcement de l'intégrité économique nationale, la poursuite de la relance de l'Agriculture, le développement du tourisme, la promotion de l'économie du logement, et le développement de l'Industrie minière. Il s'agit également de la valorisation du potentiel énergétique national, du développement de l'Industrie nationale, d'encourager les exportations hors hydrocarbures, de créer un ''répit'' à l'entreprise algérienne et de gagner la ''bataille'' contre la fraude, l'informel et le crime économique. ''La violation de la loi et les crimes économiques ont eu tendance à devenir la règle en Algérie ces dernières années (à) l'Etat aura ainsi moins de chance de relever le défi de la croissance s'il ne s'engage pas dans la bataille contre la fraude et l'informel '', a affirmé M. Ouyahia. Le programme général du RND, qui sera dévoilé le 15 avril à l'occasion du lancement de la campagne électorale, est intitulé ''Ensemble confortons la cohésion nationale et bâtissons en commun un avenir prospère''. Rappelant le programme économique du RND lors des législatives de mai 2007, M. Ouyahia a affirmé que ''plus de la moitié'' des propositions inscrites ont été ''concrétisées '' à travers la participation du parti au Gouvernement et au Parlement. Il a d'autre part souligné que son parti ''partageait la moitié des 50 propositions'' du FCE formulées dans le ''pacte économique de croissance'' que le Forum a soumis récemment au Gouvernement. Le FCE, la plus importante organisation du patronat du pays, prévoit des rencontres avec d'autres chefs de partis afin de connaître leurs programmes économiques. Bouguerra Soltani, secrétaire général du MSP sera l'invité du Forum mercredi.