La mission d'observation électorale (MOE) de l'Union européenne (UE) n'a pas pour objectif de "contrôler" le prochain scrutin mais "d'identifier ses points forts et ses points faibles", a indiqué lundi à Alger le président de la mission, M. Ignacio Sanchez Salafranca. "Nous ne sommes pas en Algérie pour contrôler. Nous sommes là pour observer. Nous ne sommes pas un arbitre mais un ami de l'Algérie", a précisé M. Salafranca lors d'une conférence de presse à Alger. La mission, première du genre dans l'histoire des législatives en Algérie, déployée par l'UE à la demande du gouvernement algérien, veut juste "s'assurer que l'électeur Algérien s'exprime librement", a-t-il soutenu. L'objectif principal des observateurs de l'UE est cependant d'"identifier les points forts et les points faibles du processus électoral" afin d'établir un rapport final "indépendant" contenant des recommandations devant, selon les propos du parlementaire, "aider à améliorer" le système électoral algérien. "Ces élections sont importantes", dira M. Salafranca et l'UE "pourra, à travers ses recommandations contribuer à l'amélioration du système électoral en Algérie et lui apporter une transparence additionnelle", a-t-il soutenu. Les premières conclusions de la mission seront rendues publiques dans 24 heures à 48 heures après l'annonce des résultats du scrutin, a précisé à l'APS Mathieu Merino, membre de la délégation. Quant au rapport final, qui contient les conclusions détaillées de la mission, il sera rendu public "en Algérie, au plus tard deux mois après le scrutin", a-t-il ajouté. La mission, qui retournera à Bruxelles vers la fin mai, se rendra de nouveau à Alger, à cet effet, en "juin ou en juillet", selon lui. La presse sera conviée aux deux rendez-vous, a affirmé le même responsable. La délégation de l'UE, arrivée le 30 mars à Alger, est composée de neuf experts de l'UE en plus de son président, M. Salafranca, arrivé samedi à Alger. Une quarantaine d'observateurs des Etats membres de l'UE, de la Norvège et de la Suisse, appelés "l'équipe-cadre de long terme", leur séjour étant de trois mois (avril-juin), assiste la délégation dans le travail de proximité à travers les 48 wilayas du pays. Une autre mission de l'UE de "courte durée", composée d'une soixantaine d'experts, doit se rendre en Algérie le 4 mai prochain pour assurer la mission d'observation durant la journée des élections. Avec l'arrivée prévue le 7 mai prochain d'une dizaine de membres du Parlement européen et l'assistance d'une vingtaine d'ambassadeurs de l'UE à Alger, le jour du scrutin verra la présence de quelque 150 observateurs européens. Et, contrairement à toutes ces délégations, intéressées par l'observation de la seule journée électorale, la MOE est venue accompagner "l'ensemble du processus électoral, depuis le lancement de la campagne jusqu'à la déclaration finale des résultats par le Conseil constitutionnel, en passant par l'environnement médiatique, les préparatifs et le déroulement du scrutin", souligne son président. Invité par des journalistes à évaluer le lancement de la campagne électorale, hier dimanche, M. Salafranca a répondu : "la campagne vient de commencer, à ce stade je ne pourrais pas anticiper un jugement, mais pour l'instant tout à l'air de bien se passer". "Nous avons reçu toutes les garanties pour accéder à toutes les phases du processus électoral et nous somme très satisfaits de nos discussions avec les autorités algériennes", a-t-il poursuivi. La mission est même habilitée à accéder au fichier électoral, a-t-il ajouté. M. Salafranca a été reçu dimanche par le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, ainsi que le président du Conseil de la Nation, M. Abdelkader Bensalah. Dans les prochains jours, la MOE prendra contact avec "tous les acteurs de la société civile", un pas "très important", selon son président. En plus, le travail de la MOE se fera en "collaboration avec les autres observateurs internationaux", à savoir ceux de l'ONU, de l'UA, de la Ligue Arabe, de l'OCI ainsi que les deux ONG américaines : Carter et NDI, a-t-il confié. Interrogé sur la source de financement du déplacement des observateurs de l'UE, M. Salafranca a assuré que la mission a bénéficié d'une "partie substantielle du budget de l'UE pour accomplir l'opération d'observation" car l'Algérie, argumente-il, est "un partenaire stratégique pour nous".