La commune de Koléa (Tipasa) a commémoré mardi le 56ème anniversaire de la mort au champ d'honneur du chahid de la Révolution, Souidani Boudjemaa, en présence du secrétaire général de l'Organisation nationale des Moudjahidine (ONM), M. Said Abadou. Le wali de Tipasa, des moudjahidine et de nombreux citoyens, ont pris part à cette commémoration durant laquelle une gerbe de fleurs a été déposée sur la stèle commémorative de Souidani Boudjemaa, avant la lecture de la Fatiha du Saint Coran à sa mémoire. "Le chahid Souidani Boudjemaa fait partie des symboles de notre glorieuse Révolution qui ont tout sacrifié depuis leur tendre jeunesse pour que soient restituées sa liberté et sa souveraineté au peuple algérien", a déclaré à l'occasion M. Abadou. Il a ajouté que le chahid avait fréquenté l'école des Scouts musulmans algériens (SMA), qui lui avait insufflé les valeurs du "combat, du sacrifice et d'abnégation". Suite à quoi, il a rejoint la lutte armée, en participant à de nombreuses actions militaires contre l'occupant. Le chahid est tombé au champ d'honneur le 17 avril 1956 au lieudit "Megtaa Kheira" à Koléa, suite à une embuscade tendue par l'armée française alors qu'il était en mission secrète sur son vélo. Le secrétaire général de l'ONM a souligné, en outre, que la commémoration de la mort au champ d'honneur de ce héros de la Révolution est une "opportunité pour nous pour informer les générations montantes sur leur glorieuse Histoire, qui est l'£uvre de la génération de Novembre ainsi que sur les sacrifices consentis par eux pour le recouvrement de l'indépendance". Il a exhorté, de ce fait, les jeunes d'aujourd'hui "à protéger ce pays et à renforcer son unité, tout en veillant à son édification et à la préservation de ses richesses, par fidélité à ces chouhada qui ont accompli leur devoir". Cette Algérie, qui se prépare à célébrer le cinquantenaire de son indépendance, renferme aujourd'hui tout le potentiel nécessaire pour en faire "un Etat fort et fier" parmi les nations, comme souhaité par la génération de Novembre, a conclu M. Abadou. Souidani Boudjemâa, un révolutionnaire de la première heure (ENCADRE) TIPASA - Le chahid Souidani Boudjemâa, dont le 56ème anniversaire de sa mort a été commémoré mardi à Koléa (Tipasa), est un révolutionnaire de la première heure qui s'était engagé pour la libération de l'Algérie du joug colonial bien avant le déclenchement de l'étincelle de Novembre 1954, dont il était un des artisans. Né le 10 février 1922 à Guelma dans une famille modeste qui lui assura une éducation jusqu'à l'obtention du baccalauréat, il a commencé à travailler dans une imprimerie, activité qui le mit en contact direct avec les injustices coloniales, "ce qui ne manqua pas d'aiguiser son sens du militantisme et sa révolte contre l'occupant", selon des témoignages d'anciens moudjahidine. Très tôt, il adhère au mouvement des SMA (Scouts Musulmans Algériens) dans le groupe "Enoudjoum" de Guelma et son cheminement le conduit sans surprise, en 1942, à adhérer au Parti du Peuple Algérien (PPA) où il occupa le poste de chef de groupe puis chef de section. La violence coloniale, en particulier après les massacres du 8 mai 1945 suite aux manifestations des indépendantistes, auxquelles il participa, lui valu d'être emprisonné durant trois ans pour détention d'armes. Cet emprisonnement renforça ses convictions nationalistes et sa détermination à passer à l'action. A sa sortie de prison, en 1948, il s'engage aussitôt dans l'OS (Organisation secrète) qui lui confie la formation militaire et le transfert des armes de Guelma vers d'autres maquis. Après avoir séjourné à Blida, au douar Haloui où il a organisé les maquis de la Mitidja, il est muté à Oran où il participe en compagnie de Ahmed Benbella, Hocine Ait Ahmed et Ahmed Bouchaib à la fameuse attaque de la poste afin de récupérer des fonds pour le déclenchement de la guerre de libération du 1er Novembre 1954. Après cette attaque, Souidani Boudjemaa se fond dans la clandestinité, loin des luttes d'appareil au sein du mouvement national, jusqu'en 1954 où il rejoint naturellement le groupe des "22 historiques" qui décida de la date du déclenchement de la guerre de libération. La région de la Mitidja, alors symbole de la colonisation française avec ses grands domaines agricoles, lui est confiée après le déclenchement de la guerre où il organisa les maquis et lança de nombreuses opérations contre les casernes et les troupes coloniales. Le 17 avril 1956, il tomba au champ d'honneur au cours d'un accrochage au lieudit "Magtaâ Kheira", près de Koléa, à l'endroit où est érigé actuellement un monument pour immortaliser le souvenir de ce héros et de tous les artisans de l'indépendance nationale.