L'inconsistance du discours politique des candidats est à l'origine de la "tiédeur" de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai, ont relevé, lundi à Alger, des enseignants universitaires. Les participants à une conférence sur "les garants démocratiques des législatives du 10 mai" ont également imputé cette "tiédeur" à d'autres facteurs dont l'image "négative" du député ressentie par les citoyens, le grand nombre de partis politiques et la similitude de leurs programmes. Dans ce contexte, Mohamed Lagab, enseignant universitaire à l'Institut des sciences de l'Information et de la communication (ISIC) a indiqué que nonobstant la participation de 44 formations politiques en sus des listes indépendantes, "les candidats peinent à mobiliser les citoyens et à les inciter à assister à leurs meetings". Ces partis politiques ont provoqué "l'effet inverse de par leurs discours qui, au lieu de refléter les véritables préoccupations du citoyen, revêtent un caractère monotone à même de faire fuir les électeurs", a-t-il déploré. Les participants à cette rencontre initiée par le Centre de recherches stratégiques et sécuritaires ont relevé "la prise de conscience politique" chez le citoyen algérien grâce à l'évolution sociale et au développement technologique. Le citoyen algérien peut être à l'écoute de ce discours politique, mais il serait difficile de l'en convaincre, d'où la "problématique d'assurer un taux élevé de participation", a estimé M. Lagab. Les participants ont également débattu de l'impact des médias sur le déroulement de la campagne électorale et du rôle de la société civile dans la mobilisation des citoyens pour une participation massive aux législatives du 10 mai. Dans ce contexte, Mohand Berkouk a mis l'accent sur l'importance de ces législatives qualifiées de "décisives" au regard de l'importance de la mission de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) notamment en ce qui concerne la révision de la Constitution. M. Berkouk a présenté un exposé sur l'architecture électorale et sa place au sein du système électoral algérien ainsi que son rôle dans la stabilité de la sécurité nationale. Walid Aggoune a évoqué, pour sa part, les garanties institutionnelles et juridiques mises en place pour assurer la régularité des prochaines législatives affirmant que le cadre juridique établi prévoit tous les mécanismes à même d'assurer le bon déroulement du processus électoral. Il a rappelé, à ce titre, le rôle des deux commissions de supervision et de surveillance des élections saluant la présence d'observateurs internationaux qui pourraient être "témoins" de la régularité de ces élections. Deux autres conférences seront organisées, prochainement par le centre de recherches stratégiques et sécuritaires créé en 2010, la première sur "le rôle du parlement dans la consolidation de la démocratie en Algérie" et la deuxième sur le rôle du parlement en matière d'établissement de la "Constitution de la deuxième République". Cette série de conférences s'inscrit dans le cadre des principes fondamentaux du centre qui appellent à une "contribution intellectuelle" en matière de "consolidation de la sécurité et de la stabilité nationales".