Renouvellement par moitié des membres du Conseil de la nation: les candidats appelés à respecter l'éthique et la déontologie des pratiques politiques et électorales    Electricité: une délégation de Sonelgaz au Caire pour examiner les opportunités de coopération avec des sociétés égyptiennes    Hadj 2025: Les futurs pèlerins appelés à recueillir les informations exclusivement auprès des sources officielles de l'ONPO    Cyclisme/Tour d'Algérie 2025 : 83 coureurs au départ de la 2e étape à Constantine    Mansouri participe à la réunion de haut niveau de l'Initiative présidentielle des Champions de l'infrastructure    Décès du journaliste Noureddine Merdaci : la Direction générale de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances    Université d'Oran 2 : le 2e Colloque académique international sur l'économie de la connaissance les 12 et 13 février    Le NFP déclare la guerre au Gouvernement Bayrou    La banque turque Ziraat Bankasi s'installe sur le marché algérien    Médaille d'or pour l'Université de Constantine 3 à la Conférence internationale sur la sécurité alimentaire    Saïd Chanegriha se rend aux entreprises Bharat Forge Limited et Larsen And Toubro    «On a rarement eu un individu qui puisse délirer autant»    «La Syrie, un Etat clé pour la sécurité dans la région du Moyen-Orient»    Pour consolider les liens de fraternité et entamer une nouvelle ère de coopération    Hidaoui annonce le lancement du concours national «Jeunes ambassadeurs de la Mémoire» le 18 février    Pas de vainqueur entre le Real et l'Atlético de Madrid    Et de quatre pour le MC Alger !    Tournoi ITF «J30 Alger» : 22 jeunes joueurs algériens engagés    Un crime horrible qui fait encore des victimes    Opération de réhabilitation et de dépollution de Oued Belacel    Une commune martyre    Arrestation de deux individus et saisie de 70 500 sachets de tabac à chiquer    Conférence à l'occasion du 67e anniversaire    Conférence sur « Les repères et les vestiges liés au parcours de l'Emir Abdelkader »    «Les crimes de guerre de la France en Algérie, 1830-1847»    Le président de la République ordonne de réduire de 3 ans l'âge de la retraite au profit de tous les enseignants du secteur de l'éducation    Ports: le président de la République ordonne de modifier le système de travail avant fin février selon le système 24/24 h    Installation des Présidents et Procureurs généraux des Cours de justice dans six wilayas de l'Ouest du pays    Cyclisme/Tour d'Algérie 2025 (1e étape): L'Algérien Hamza Yacine s'impose au sprint et endosse le maillot jaune de leader    L'Algérie se félicite des conclusions du Sommet conjoint de la CAE et de la SADC sur la crise en RDC    Batna: 22 films sélectionnés pour le 9e Festival national universitaire du court-métrage    APN: journée d'étude sur "Le cancer en Algérie" mardi prochain    Le bureau de l'APN commémore l'anniversaire de Sakiet Sidi Youcef    Khenchela commémore le 64e anniversaire de la mort du héros Ali Souaihi    L'Algérie demeurera indéfectiblement aux côtés du Liban    Coupe d'Algérie (1/8es de finale): l'USMH et le MOB passent, historique pour le CRT        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Boudouaou ou Alma, une agglomération prospère
Boumerdès
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 02 - 2025

Il y a un an aujourd'hui, Hind Rajab, âgée de six ans, a été abattue par un char israélien alors qu'elle se cachait pour se mettre à l'abri. Aujourd'hui, une fondation belge poursuit les criminels de guerre israéliens en son nom.
C'était une façon épouvantable pour une petite fille de mourir – accroupie à l'arrière d'une voiture écrasée et criblée de balles, bloquée à un carrefour de Gaza, à quelques mètres d'un char Merkava israélien ; sa tante et son oncle morts sur le siège avant ; quatre cousins affalés à côté d'elle, suitant le sang ; suppliant un secouriste palestinien à l'autre bout d'une ligne de téléphone portable, implorant de l'aide, criant qu'elle avait peur.Puis, en un éclair, elle a été déchiquetée par un torrent de balles de mitrailleuse, probablement de fabrication américaine.Hind Rajab a été tuée il y a un an aujourd'hui. Elle avait six ans. Aujourd'hui, une fondation créée au nom de Hind cherche à obtenir justice, non seulement pour Hind, mais aussi pour les innombrables Palestiniens tués par Israël en violation du droit international.
Mais la fondation ne s'en prend pas à Israël en tant qu'Etat, elle adopte une approche différente : elle s'en prend aux soldats israéliens eux-mêmes.Dans un document déposé le 8 octobre auprès de la Cour pénale internationale, à La Haye, la fondation Hind Rajab, basée à Bruxelles, a identifié un millier de soldats israéliens qu'elle estime devoir être poursuivis par la Cour, sur la base de 8000 éléments de preuve, y compris les messages publiés par les soldats eux-mêmes sur les médias sociaux depuis la bande de Gaza totalement ravagée. Parmi les actes dont les recrues et les officiers israéliens se sont vantés sur Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok, Telegram et d'autres réseaux de médias sociaux : bombardements aveugles, assassinats ciblés de non-combattants, y compris le personnel médical, les journalistes et les civils brandissant des drapeaux blancs, destruction gratuite de maisons, d'hôpitaux, d'écoles, de marchés et de mosquées, privation forcée de nourriture et pillage. «Des soldats israéliens ont mis le feu à la bibliothèque de l'université Aqsa dans la ville de Gaza et se sont photographiés devant les flammes», a rapporté le journaliste Younis Tirawi sur X le 23 mai. La photo avait été partagée sur les médias sociaux par le soldat israélien Tair Glisko, 424e bataillon, brigade de Givati, qui a ensuite rendu son compte privé. Une recherche sur Google pour «Israeli soldiers cheer as they blow up building» (les soldats israéliens applaudissent alors qu'ils font exploser un bâtiment) donne ceci, ceci et ceci, parmi de nombreux autres messages du même genre. L'insensibilité avec laquelle les soldats israéliens ont ouvertement et publiquement célébré leurs crimes de guerre, pensant probablement qu'ils resteraient totalement impunis, est précisément ce sur quoi la Fondation Hind Rajab va s'appuyer pour demander des comptes à ces soldats.Mondoweiss a parlé du travail de la Fondation Hind Rajab avec son principal avocat, Haroon Raza. Issue du Mouvement du 30 mars, la Fondation surveille les crimes de guerre israéliens à Gaza depuis décembre 2023, avec l'aide d'un réseau de volontaires et d'avocats du monde entier.«C'est la force de notre organisation», a expliqué Haroon Raza à Mondoweiss. «Nous sommes des milliers. Nous disposons d'un très vaste réseau d'enquêteurs en interne et en externe. Grâce à cela, nous disposons d'une puissance de travail suffisante pour surveiller presque tous ceux qui sont impliqués».«Nous avons des yeux et des oreilles partout, littéralement».«Ils ont tous des comptes sur des médias sociaux», a déclaré M. Raza à Mondoweiss, «et beaucoup d'entre eux prenaient des selfies et des photos de groupe, montrant exactement où ils étaient et ce qu'ils faisaient», a-t-il ajouté. Ces yeux et ces oreilles se concentrent sur les comptes de médias sociaux des soldats qui ont servi à Gaza depuis le début de la guerre d'Israël, il y a quinze mois – une guerre établie par la Cour Internationale de Justice comme génocidaire, il y a un an cette semaine, trois jours avant l'assassinat brutal de Hind Rajab.«On entend le type, on voit le type qui prend un selfie, des hommes et des femmes, puis ils font tout exploser et ils applaudissent», dit Raza, en se référant à une vidéo fournie à la CPI par la Fondation.Outre les vidéos et les photos incriminées, la Fondation documente les dates, les heures et les lieux précis à Gaza, en les recoupant avec d'autres messages postés par les mêmes soldats.«Ce n'est pas sorcier», a déclaré M. Raza à Mondoweiss, en faisant référence à un soldat en particulier. «Nous avons pu suivre ses déplacements et vérifier qu'il était bien là ce jour-là – disons à Rafah ce jour-là, disons en mai 2024 – puis dans le nord de Gaza ce jour-là. Par conséquent, son récit a été amplifié par le reste des preuves qu'il avait lui-même fournies».
L'Internet n'oublie pas
Grâce au travail de la Fondation Hind Rajab, les chefs militaires israéliens ont ordonné aux soldats de cesser de se vanter de leurs crimes, craignant qu'ils ne soient détenus ou poursuivis lors de leurs déplacements à l'étranger.«Les dirigeants des forces armées leur ont pas demandé de cesser de commettre des crimes de guerre... Ils leur ont juste demandé de ne pas [s'en vanter]», a déclaré Haroon Raza à Mondoweiss.«Ils leur ont demandé de cesser de publier ce qu'ils faisaient. Et cela nous facilite la tâche. Cela prouve l'intention. Cela prouve qu'ils savent ce que leurs soldats, hommes et femmes, ont fait. Qu'ils n'en ont pas honte, mais qu'ils ne veulent pas qu'ils aient des ennuis».Il se peut que les soldats tiennent compte de ce conseil. «Il est intéressant de les voir tout effacer», explique M. Raza, «et qu'ils savent qu'ils ont commis des crimes. Mais ils oublient que l'internet a une longue mémoire et que nous avons eu assez de temps».
«[Nous] disposons maintenant d'une base de données massive d'informations qui ont été vérifiées, qui ont été revérifiées grâce aux informations dont nous disposions déjà», a encore expliqué M. Raza à Mondoweiss. «Tout ce que nous avons à faire, c'est de déposer une plainte sur la base des preuves que nous pouvons voir et entendre dans les images animées comme dans les images fixes». Parmi le millier de soldats cités dans la plainte de la Fondation Hind Rajab devant la CPI, on trouve un grand nombre d'officiers et de commandants, dont trente-trois personnes ayant la double nationalité israélienne et étrangère, une douzaine de Français et d'Américains, quatre Canadiens, trois Britanniques et deux Néerlandais.Il ne s'agit là que de la partie émergée de l'iceberg.
«Un pourcentage important de la population israélienne possède une double nationalité», a déclaré M. Raza à Mondoweiss. «Beaucoup d'entre eux sont des immigrants des Etats-Unis, des Pays-Bas, d'autres pays. Pour cette raison, le nombre réel sera bien plus élevé que trente-trois».La Fondation a transmis sa liste de soldats israéliens à dix pays différents dans lesquels les soldats israéliens se sentent chez eux, ou dans lesquels ils ont tendance à se rendre une fois leur service militaire terminé, pour se reposer [de leurs crimes] et se réadapter, et ces pays exercent une juridiction universelle sur les crimes internationaux les plus graves. «Ces soldats de [forces armées israéliennes] partent en vacances, parfois avec des vols de correspondance... surtout s'ils veulent aller à Bali ou ailleurs», explique M. Raza.«Tout ce que nous avons à faire, c'est de vérifier la région dans laquelle ils se trouvent, de vérifier quel est le type de vol le plus populaire et de déposer une plainte».Des plaintes ont été déposées en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Suède, en Thaïlande et en Equateur.Plusieurs tentatives d'arrestation, au Brésil et en Argentine, n'ont pas abouti, les soldats ayant été prévenus et ayant pris la fuite.Selon M. Raza, une arrestation réussie n'est qu'une question de temps : «Je m'attends à ce que ce soit d'ici quelques mois».La Fondation s'attaque également aux complices et aux incitateurs des crimes de guerre israéliens. Parmi eux, les supporters de l'équipe de football Maccabi Tel-Aviv qui ont provoqué des émeutes à Amsterdam l'automne dernier, et un rabbin/soldat de la brigade israélienne Givati qui s'est vanté d'avoir détruit des quartiers entiers de Gaza et s'est félicité de l'assassinat de civils palestiniens.
Un faux sentiment de sécurité
À l'instar des anciens criminels de guerre nazis qui se cachaient au Paraguay, au Canada ou en Europe, apparemment intouchables, les soldats israéliens ont un faux sentiment de sécurité, affirme Haroon Raza.«Laissons-les nous tester», a déclaré M. Raza à Mondoweiss. «Nous sommes sur leur dos. Nous les suivons à la trace. S'ils touchent un pays doté d'une juridiction universelle ou un pays enclin à engager des poursuites, nous nous jetterons légalement sur eux».
Le tireur du char israélien responsable du meurtre cruel de Hind Rajab sera-t-il traduit en justice ? Haroon Raza en est persuadé.«Je vais vous dire pourquoi. Lorsqu'il existe une compétence universelle, en particulier pour les crimes de guerre ou les crimes contre l'humanité, il n'y a normalement pas de prescription dans la législation nationale. Cela signifie que, même si nous découvrons les faits après vingt ans, comme l'a fait Simon Wiesenthal, nous pouvons toujours les poursuivre. Et c'est en fait ce que nous sommes... Nous sommes le Centre Simon Wiesenthal de Gaza, si vous voulez». «Ce qui signifie que, tout comme [Simon Wiesenthal] l'a fait ... en ce qui concerne la Shoah et l'Holocauste, il a fait preuve de patience et de persévérance, et il en va de même pour nous.
Nous avons pris un engagement envers nous-mêmes et envers les autres : nous ne nous reposerons pas jusqu'à notre dernier jour, jusqu'à ce que nous ayons atteint tout le monde ! Cela comprends bien évidemment les personnes responsables de l'assassinat de Hind Rajab. Nous promettons à Hind, ainsi qu'à sa famille et au peuple palestinien, que justice sera faite».La Fondation Hind Rajab accueille des organisateurs bénévoles, des experts en médias sociaux et surtout des avocats.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.