Anciens et nouveaux partis politiques en lice pour les prochaines législatives ont échangé, samedi, des critiques dans le but de s'attirer les voix des électeurs qu'ils appellent à participer "massivement" au scrutin, alors que les Algériens de l'étranger ont commencé à voter, à l'exception notoire de ceux établis en France, qui devront attendre mardi prochain en raison des Présidentielles françaises. Les anciens partis reprochent aux nouvelles formations de faire des promesses "irréalistes" tandis que ces dernières critiquent les premiers sur leur responsabilité dans la situation actuelle du pays qu'elles jugent dégradée. Ainsi, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem a refusé, depuis Sétif, le changement prôné par certaines formations politiques "inexpérimentées". M. Belkhadem s'est dit étonné des promesses faites par des partis, à savoir l'éradication de la pauvreté et le chômage en une seule année, l'institution d'un salaire pour femme au foyer et des salaires en faveur des enseignants égaux à ceux des ministres, soulignant que le parti du FLN n'avais jamais donné des "promesses aussi mensongères". Défendant l'intégrité et la transparence du prochain scrutin, M. Belkhadem a appelé les formations politiques qui accusent la sienne de "fraude" à mobiliser plutôt les citoyens autour de "programmes utiles". De son côté, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia souligné, dans un meeting à Alger, que le RND était en faveur de "la poursuite des réformes et de la construction du pays loin des discours démagogiques". Pour M. Ouyahia, qui a appelé les électeurs à voter en force, "le discours du changement prôné par certaines formations politiques n'a apporté que mort et destruction dans les années 1990 et il n'est pas question que l'Algérie sombre une nouvelle fois". Par contre, la présidente du Parti de l'équité et de la proclamation (PEP), Mme Naïma Salhi a clairement appelé à voter pour les nouveaux partis, dont le PEP, pour "opérer le changement". Aux yeux de Mme Salhi qui a effectué une sortie électorale de proximité à Alger, les nouvelles formations politiques, y compris la sienne, sont "capables" d'opérer ce changement. De son côté, le président du Mouvement des nationalistes libres (MNL), M. Abdelaziz Ghermoul a imputé la responsabilité de "l'impasse politique actuelle" à ceux qu'il a désignés par "les partis de l'administration". Dans un meeting à Batna, M. Ghermoul a en outre invité l'élite algérienne "marginalisée" à contribuer à mettre fin à la "corruption politique" pour "ne laisser aucune chance aux opportunistes de prendre les rênes du pouvoir dans le pays". Intervenant dans le même sens, le secrétaire général de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS ), M. Noureddine Bahbouh a estimé que le mode de gouvernance en vigueur en Algérie était "complètement dépassé" et qu'il doit céder la place à un "vrai changement". La population est plus "échaudée" par les pratiques des partis qui n'ont pas tenu leurs promesses d'où la nécessité d'assainir la scène politique des "arrivistes" et des "opportunistes", a indiqué M. Bahbouh au cours d'une rassemblement à Alger. "La scène politique a été polluée. Si elle n'est pas complètement assainie, la société court un grand danger. C'est pour cela qu'il faut choisir des personnes désintéressées, honnêtes et crédibles pour représenter le peuple et défendre ses intérêts", a-t-il ajouté. Par ailleurs, d'autres partis ont profité des meetings de samedi pour vulgariser les grandes lignes de leurs programmes électoraux auprès des citoyens qu'ils ont invités à se rendre en masse dans les bureaux de vote jeudi prochain. En effet, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M. Ali Laskri a réitéré à Bouira son appel en faveur de la conclusion d'un "pacte national, démocratique et social" pour la construction d'une alternative démocratique dans le pays. Le FFS, selon M. Laskri, ''£uvre pacifiquement pour l'avènement d'une alternative démocratique en substitution à l'actuel système'' par la mise en place d'institutions fortes, ayant pour socle une assemblée constituante, en prévision de l'avènement de cette "deuxième République''. Pour M. Laskri, les prochaines législatives constituent une occasion pour amorcer la construction d'un Etat fort fondé sur le respect des droits et des libertés. Dans le même ordre d'idée, le président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), M. Mohamed Said, a soutenu, depuis Djelfa, que "la gouvernance par un consensus politique" entre les différentes formations existantes sans exclusive était "susceptible de garantir la stabilité politique du pays". "Nous sommes à l'opposé de ceux qui se croient les seuls aptes à l'exercice politique", a indiqué M. Said qui se dit convaincu que le principal enseignement à tirer des 50 années d'indépendance, était qu'un pays ne pouvait pas être gouverné par un seul courant politique. De son côté, le président du Front national pour la justice sociale (FNJS), M. Khaled Bounedjma a invité, à Alger, les citoyens à saisir "l'occasion" des législatives de jeudi prochain pour "réduire le fossé entre l'administration et les jeunes". Soulignant la nécessité de consacrer l'indépendance de la justice, M. Bounedjma a estimé que les citoyens devraient rompre avec "le défaitisme" qui favorise le statu quo et pérennise leurs souffrances. Pour la présidente du Mouvement de la jeunesse démocratique (MJD), Mme Chalabia Mahdjoubi, qui était en campagne à Tlemcen, la jeune génération ne croit pas aux "discours politiques creux". "Seule la jeunesse est en mesure de développer l'Algérie et d'assurer un avenir radieux au pays", a indiqué Mme Mahdjoubi qui a soutenu que les listes de son parti pour les prochaines législatives étaient constituées de jeunes compétences qui "veulent servir leur pays et leur peuple". Il est du devoir des jeunes notamment, d'après la présidente du MJD, d'aller voter en masse le 10 mai en faveur du changement à l'occasion d'un scrutin "historique". Par ailleurs, une affluence jugée appréciable a été enregistrée au premier jour du vote aux législatives des membres de la communauté algérienne établie en Egypte et au Royaume Uni qui ont afflué en nombre vers les bureaux de vote. Cependant, la communauté nationale établie en France, qui représente 80% des électeurs recensés à l'étranger, commencera à voter mardi prochain en raison des élections présidentielles françaises dont le deuxième tour sera organisé dimanche.