Un symposium international sur l'Emir Abdelkader se tiendra du 11 au 13 mai dans la ville turque de Bursa (Anatolie-nord-ouest) où l'Emir a vécu pendant trois années après son exil d'Algérie, a-t-on appris mardi auprès du président du conseil scientifique de la Fondation "L'Emir-Abdelkader", Zaïm Khenchelaoui. L'Algérie sera représentée à ce symposium de trois jours par Mohamed Boutaleb, président de la Fondation "L'Emir-Abdelkader" et du cheikh Khaled Bentounès, guide actuel de la confrérie alawite qui fera une communication sur le thème "L'Emir Abdelkader et l'éveil de la conscience" et présentera au public turc son exposition itinérante "L'Emir Abdelkader : un homme, un destin, un message". Un panel de chercheurs de plusieurs pays prendront part à cette rencontre organisée par l'université Uludag de Bursa et consacrée à la vie, à la pensée et l'oeuvre de l'Emir Abdelkader, a indiqué Khenchelaoui, également anthropologue des religions et spécialiste du soufisme. Les participants aborderont les différentes facettes de la vie de l'Emir, le penseur, le philosophe, le soufi, le guerrier, le sage, etc. Parmi les thèmes retenus figurent "La place du soufisme dans la pensée de l'Islam", "L'époque et la vie de l'Emir Abdelkader", "Le soufisme et les soufis à l'époque de l'Emir Abdelkader à Bursa", "La vie, la personnalité et les oeuvres de l'Emir Abdelkader", "L'Emir Abdelkader d'après les archives Ottomanesö, "Le rapport de l'Emir Abdelkader à la Philosophie" et "L'exégèse du Coran chez l'Emir Abdelkader". L'Emir Abdelkader est né à la Guetna près de Mascara (ouest algérien) en 1808 et élevé dans la zaouïa paternelle dirigée par son père, Sidi Mahieddine, où il reçoit une éducation solide qu'il complète auprès de maîtres éminents à Arzew et à Oran. Il apprend les sciences religieuses, la littérature arabe, l'histoire, la philosophie et consacra toute sa vie à l'étude et au développement de sa culture. Après la prise d'Alger en 1830, Sidi Mahieddine et le jeune Abdelkader s'engagent dans la résistance populaire. En 1832, il est investi en qualité d'Emir par une grande assemblée de tribus de l'ouest algérien, près de Mascara pour conduire la résistance contre l'occupation française. Après un long et âpre combat contre l'occupant, l'Emir Abdelkader est fait prisonnier et conduit à Toulon, puis à Pau et Amboise (France), successivement jusqu'à octobre 1852. Après son exil forcé en France, il s'embarque pour la Turquie et s'installe à Brousse, avant de se fixer définitivement dans Damas (Syrie) où il s'éteint le 26 mai 1883, pour être enterré dans le mausolée du grand maître soufi, l'andalou Ibn Arabi, avant son rapatriement au carré des martyrs du cimetière d'El-Alia en 1965. Son combat contre l'occupant français, sa pratique religieuse, sa tolérance et son humanisme ont valu à l'Emir Abdelkader la plus grande estime de ses contemporains, parmi lesquels des chefs religieux et des monarques européens.