Les Algériens de Lille estiment mériter d'être représentés à l'Assemblée populaire nationale (APN) par un député issu de la communauté nationale, qui soit disponible et qui soit en mesure de répondre à leurs attentes et à leurs préoccupations parce qu'il les connaît réellement. Le profil du futur élu à l'APN tel qu'ils le conçoivent, devra être "particulièrement attentif" aux questions relatives à leurs réalités quotidiennes. "Nous voulons un candidat qui connaît bien nos préoccupations et qui nous ressemble. Quelqu'un qui connaît de l'intérieur la situation de ses compatriotes", résume Boudjemâa Kermas qui vit à Lille depuis 1975. L'élection du candidat au profil idéal constitue pour ces "Lillois", un chalenge à réussir. "Notre seul souci est de réussir à faire élire l'un des nôtres pour nous représenter à l'APN", affirme un groupe de femmes à la sortie de la salle gymnase de la place Sébastopol pour qui seul un candidat issu de la communauté pourra faire la démonstration de leurs besoins et souhaits. Les Algériens de la circonscription électorale de Lille expriment un réel intérêt pour la vie politique en Algérie et manifestent leurs attentes des futurs députés. Ils considèrent que si la loi a crée des députés pour représenter les Algériens de l'étranger à l'APN, la logique et la cohérence veulent que les candidats et futurs élus soient eux-mêmes des Algériens de l'étranger. "Il s'agit de donner une représentativité crédible et réaliste des Algériens de l'étranger", souligne Abdelghani Hamel, un aide-comptable de 42 ans. Pour d'autres, l'origine du futur élu importe peu, mais ses compétences sont déterminantes dans le choix de certains électeurs. Outre la légitimité et la crédibilité, les électeurs veulent un député aux compétences avérées, mais aussi du talent et de la passion. "Nous voulons quelqu'un qui soit en mesure de répondre à nos besoins, de prendre en charge les questions relatives à nos réalités quotidiennes, c'est-à-dire, de proposer des solutions à nos problèmes administratifs, liés aux statuts d'expatrié ou de binational, à nos préoccupations familiales ou encore éducatives, notamment en matière de reconnaissance de diplômes", relève Nadjia, 36 ans, arrivée à Dunkerque en 2004 après des études d'ingéniorat à l'Université Houari-boumediène à Alger. Abondant dans le même sens, Souad. H venue avec Nadjia accomplir son devoir électoral, affirme que les attentes des Algériens à l'étranger sont "immenses". "Nous attendons des futurs députés élus ici en France de contribuer avec efficacité à faire avancer les dossiers concernant la communauté à l'étranger, de réduire les inégalités qui existent entre nos compatriotes, et leurs redonner confiance", dit-elle. Cependant, si certains électeurs expatriés aimeraient juste avoir un député élu parmi les siens pour faire entendre leur voix au Parlement, les attentes chez certains d'autres se font plus grandes et s'amplifie chaque jour. Au troisième jour de vote à Lille, les personnes interrogées sur le profil de leurs futurs députés affirment avoir besoin de "députés capable d'exprimer et de faire entendre leur vision, qu'il s'agisse de questions économiques ou de société. "Lorsque on vit depuis plusieurs années à l'étranger, on est bien placé pour observer, la distance aidant, ce qui se passe en bien ou en mal dans notre pays et discerner les priorités", estime Hamid. B, un jeune banquier. En revanche, son épouse Samira estime que le futur député des Algériens de l'étranger devra faire preuve de "pédagogie vis-à-vis de la classe politique et des médias pour réduire le décalage entre les Algériens établis à l'étranger et nos compatriotes". C'est dire l'importance que revêt ce scrutin pour la communauté nationale établie en France qui exprime sa satisfaction à élire ses représentants à l'APN, mais qui ne cache pas non plus ses frustrations de la façon dont s'est déroulée la campagne pour ces législatives. "Même si les candidats n'ont pas fait grand chose, pendant la campagne, pour se faire connaître des électeurs potentiels, nous tâcherons de choisir le candidat le plus représentatif de nos intérêts d'Algériens de l'étranger", affirme-t-elle encore. Les électeurs de la circonscription consulaire d'Algérie à Lille ont commencé à voter mardi pour choisir leurs futurs députés parmi les 23 candidats aux 4 sièges réservés à la communauté nationale établie en France. Les opérations de vote se poursuivront jusqu'à ce soir à 19Heurs locales. Le corps électoral de la communauté nationale à Lille est estimé à 68.266 électeurs, selon des données officielles précises communiquées par le consulat général d'Algérie à Lille, à la veille du scrutin.