L'opération de vote pour le scrutin législatif se poursuivait jeudi à Paris au niveau des cinq bureaux de vote domiciliés au siège du consulat général d'Algérie, déplacés pour la circonstance et en raison d'espace, à l'ancien siège de cette institution consulaire à la rue Bouret dans le 19ème arrondissement. En majorité des personnes âgées arrivaient aux bureaux de vote pour exercer leur droit électoral, et où ils étaient orientés avec patience et convivialité par les agents consulaires chargés de l'encadrement des opérations de vote. Après avoir s'être emparés de plusieurs listes de candidats en course à la députation pour la formation de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) qui comprendra désormais 462 membres, et avant de glisser le bulletin dans l'urne transparente, les votants opposent leur index gauche trempé dans de l'encre bleu sur le registre d'émargement, sous le regard vigilant des observateurs qui veillent au bon déroulement du scrutin. Emue, une dame d'un certain âge, a indiqué à l'APS que ce qui l'a convaincue de venir voter "est le discours du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui depuis Sétif, a appelé le peuple algérien à aller voter, en recommandant aux jeunes de prendre soin de l'Algérie". "Ce jour-là, j'ai pleuré et je reste convaincue que je n'étais pas la seule à le faire, car j'ai vu à la télé que beaucoup de gens dans la salle avaient des larmes aux yeux", a-t-elle dit. "Nous ne voulons pas que l'Algérie traverse les mêmes épreuves que celles qu'elle a vécues dans le passé. Nous ne voulons pas vivre ce que d'autres pays arabes ont connu à travers leurs soulèvements. Nous avons connu la guerre, le terrorisme, je pense que cela suffit et qu'il faut continuer à construire la paix", a renchéri une autre, non moins émue. "Je ne connais ni les candidats, ni leurs programmes respectifs, mais je vote quand même car je reste Algérien, même si je suis loin de mon pays, je continue à le faire comme je l'ai fait dans ma jeunesse", a dit de son côté un homme âgé. Se déplaçant difficilement en s'appuyant sur une canne, un autre homme âgé également, frôlant les 70 ans, ancien instituteur, dit venir voter pour que ses enfants et ceux des autres connaissent de meilleures conditions de vie. "Mes enfants veulent retourner en Algérie, mais la vie est devenue trop chère là-bas, même les billets d'avion sont devenus trop coûteux pour rentrer passer les vacances en famille. De plus ils ont envie d'investir en Algérie, mais ont peur de toutes ces tracasseries administratives dont tout le monde parle, à tort ou à raison, on ne sait pas", a-t-il dit. Une électrice a indiqué qu'elle a toujours voté, que c'est une tradition dans la famille, même si cette fois le discours et les programmes des candidats "ne sont pas du tout convaincants". "Personne n'a parlé des jeunes, ni du chômage, ni du pouvoir d'achat des Algériens, mais tous ont le même discours creux. Difficile de choir ainsi un candidat", a-t-elle dit, ajoutant : "j'ai donc voté par principe". "Si des électeurs se sont déplacés pour voter, cela prouve qu'ils s'intéressent à la vie politique en Algérie et qu'ils veulent y prendre part et sont conscients de l'enjeu que représente le choix d'un député, de leur représentants au sein de l'Assemblée populaire nationale", a estimé pour sa part, le Consul général Rachid Ouali. "Ils sont également conscients que ces députés auront un grand rôle à jouer pour d'autres avancées démocratique en Algérie puisque les futurs députés s'attelleront à élaborer le texte de la nouvelle constitution et par conséquent à concevoir une nouvelle vision de l'avenir de l'Algérie", a-t-il ajouté.